Les pompiers à l’épreuve du simulateur d’incendie
Le simulateur d’entraînement aux techniques d’intervention à bord des navires de Nouvelle-Calédonie, situé sur la base Chaleix, a accueilli une formation du 23 au 27 août, organisée par la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR). Elle a permis à sept stagiaires, marins-pompiers ou pompiers de la Nouvelle-Calédonie, d’acquérir ou de parfaire leurs compétences pour intervenir en cas de sauvetage ou d’un incendie sur un bateau.
À l’arrêt depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, le simulateur d’entraînement aux techniques d’intervention à bord des navires (setib), acquis par la Nouvelle-Calédonie trois ans plus tôt, a repris du service. Une excellente nouvelle pour les marins-pompiers de la base navale et les pompiers de la Nouvelle-Calédonie qui bénéficient de cet outil de pointe, conçu par le Bataillon des marins-pompiers de Marseille, seul habilité en Métropole à certifier les formations de lutte contre ce type d’incendie. « L’objectif est notamment de former les pompiers de l’Unité d’intervention de la sécurité civile à ces techniques qui sont bien spécifiques, explique le lieutenant Éric Léger, conseiller technique qui pilote la formation aux côtés du capitaine Laurent Thomas, et ainsi de renforcer le groupe d’intervention à bord des navires et des bateaux créé en 2017. » Cette équipe qui compte déjà une dizaine d’agents formés est intervenue deux fois depuis sa création : « pour un départ de feu sur le Grete Theresa dans la rade de Nouméa et plus récemment, pour prêter main forte aux Forces armées lors de l’incendie sur le D’Entrecasteaux », précise le lieutenant Léger.
Conditions réelles
Le simulateur d’entraînement aux techniques d’intervention à bord des navires permet de recréer, au plus proche de la réalité, les conditions d’une situation nécessitant l’intervention des pompiers lors du déclenchement d’un feu à bord d’un navire. De la salle des machines au poste de commande, des générateurs de flammes couplés à des machines à fumée permettent de simuler des scénarios de moteur ou d’armoire électrique enflammés, mais aussi de feux de sous-plancher. « Les stagiaires sont préparés en amont de manière théorique pour arriver avec des connaissances de base. Pendant la formation, des manœuvres incendie sont réalisées tous les jours en simulant les conditions réelles. Petit à petit, les exercices augmentent en difficulté, selon leurs besoins, pour les faire monter en compétences », poursuit Éric Léger.
Formation intense
Bouteilles d’oxygène au dos et lampes torches en main, un binôme de pompiers pénètre à l’intérieur du simulateur pour le quatrième et dernier exercice de la journée. Le scénario ? L’un d’eux va simuler un malaise pendant l’intervention. Son coéquipier devra faire appel à une équipe de secours pour évacuer son camarade et intervenir sur l’incendie. Après chaque manœuvre, le capitaine Thomas débriefe avec les stagiaires éprouvés par les conditions. « Cette formation est vraiment très complète et intéressante, lance Pierre-Emmanuel Brunier, agent à la DSCGR et sapeur-pompier volontaire. Intervenir sur un incendie à bord d’un bateau, ce n’est pas commun, surtout sur des navires de grande dimension. Ce module d’entraînement est équipé de machines à feux, de coursives et de différents ponts pour nous mettre en condition et nous préparer à toutes les situations. Au bout d’une journée, on sent que c’est bien physique ! »
Un partenariat gagnant
La Nouvelle-Calédonie a acquis le setib, outil de formation à la lutte contre les feux de navire, pour un coût de 60 millions de francs. Son utilisation est mutualisée avec les Forces armées de la Nouvelle-Calédonie. « Tous nos marins embarqués à bord des bateaux ont une formation initiale que nous entretenons grâce à ce module, précise Guillaume Montanié, commandant de la base navale. En s’entraînant ensemble, marins-pompiers de la Marine nationale et de la Sécurité civile, nous lutterons mieux en cas d’intervention sur un navire ».