271 407 habitants en Nouvelle-Calédonie en 2019
L’Institut de la statistique et des études économiques a dévoilé les résultats détaillés du recensement de la population mené en 2019. Parmi les points à retenir, la population s’accroît légèrement, il y a eu davantage de départs du territoire que d’arrivées, la répartition entre les provinces reste stable et la proportion de natifs, ainsi que l’espérance de vie, progressent.
Entre le recensement de 2014 et celui mené l’an dernier, la population de la Nouvelle-Calédonie n’a gagné que 2 600 habitants. Une croissance démographique plus faible qu’auparavant qui s’explique notamment par une baisse de la natalité, « mais aussi par une hausse du nombre de départs conjuguée à une baisse des arrivées, a indiqué le directeur de l’ISEE, Olivier Fagnot. Pour la première fois depuis 1983, le solde migratoire est négatif ». 27 000 départs ont été enregistrés entre 2014 et 2019, soit l’équivalent d’un habitant sur dix qui a quitté la Nouvelle-Calédonie. « Il s’agit, pour environ 75 % d’entre eux, de non-natifs », a précisé le statisticien. Ces départs s’expliqueraient par le ralentissement de la croissance économique, l’incertitude institutionnelle et la priorité à l’emploi local. Par conséquent, la part des natifs dans la population calédonienne, soit 78 % , revient à son niveau d’il y a 30 ans.
Parité et vieillissement
Autre point à retenir de cette photographie de la population, la diminution de la part des jeunes. « La population poursuit son vieillissement, a expliqué Olivier Fagnot. L’âge moyen passe à 34,7 ans au lieu de 33 ans en 2014. » Deux bonnes nouvelles: « pour la première fois depuis au moins 50 ans, il y a autant de femmes que d’hommes en Nouvelle-Calédonie, et l’espérance de vie continue de progresser ». Au cours des 30 dernières années, les Calédoniens ont en effet gagné l’espoir de vivre 9 années de plus. « Cette longévité demeure moins élevée que la moyenne en France où elle est de 82,8 ans, contre 77,8 ans en Calédonie, a nuancé le directeur de l’ISEE. Mais elle aussi nettement supérieure à celles pays voisins insulaires. »
Nouméa perd des habitants
D’une province à l’autre, la répartition de la population reste stable, même si quelques migrations sont observées dans les régions de Koné et Poindimié. Les communes jouxtant la Koné-Tiwaka auraient bénéficié de cet axe pour se développer. Néanmoins, les tribus les plus éloignées continuent de se dépeupler, tandis que Païta et Dumbéa, ont vu leurs populations doubler en 15 ans. Alors que, fait inédit, Nouméa a perdu 5,6 % de la sienne. Les quartiers Nord sont les plus concernés par cette baisse du nombre d’habitants liée à différents facteurs : départs des non-natifs, difficultés de l’accès au foncier, concentration des logements autour du Médipôle, etc.
La part de la communauté Kanak progresse
En ce qui concerne les communautés, la population kanak tire son épingle du jeu. Pour la première fois depuis les Accords de Matignon, elle progresse pour atteindre 41,2 % de la population totale, contre 39,1 % en 2014. L’émigration importante des non-natifs explique en partie ce résultat. Depuis cinq ans, c’est en province Sud que la communauté kanak s’est essentiellement développée. 52 % des Kanak résident au Sud en 2019, contre 49 en 2014 et 39 % en 1989.
En parallèle, la population wallisienne et futunienne et celle des autres communautés (tahitiens, indonésiens, ni-vanuatu, vietnamiens, etc.) restent stables. Alors que la communauté européenne recule (24 % de la population totale contre 27 % en 2014).
Le panorama en termes de diplômes reste, quant à lui, peu changé. « Le niveau d’études reste très clivant et l’écart entre communautés ne se résorbe pas », a indiqué Olivier Fagnot. Un non-natif sur deux est hautement diplômé contre seulement un natif sur six, et les Kanak vivant en tribu sont nettement moins diplômés que ceux qui résident hors zone tribale (5 % contre 11 %).