Lancement des travaux au col de Katiramona

Lancement des travaux au col de Katiramona

19 novembre 2021

Aménagement du territoire

Le porte-parole du gouvernement Gilbert Tyuienon a animé une conférence de presse sur les travaux de Katiramona, en présence de Georges Selefen, directeur de la DITTT.

Le porte-parole du gouvernement Gilbert Tyuienon a animé une conférence de presse sur les travaux de Katiramona, en présence de Georges Selefen, directeur de la DITTT.

Les travaux au niveau du col de Katiramona, sur la commune de Païta, vont débuter le 22 novembre. Après neuf mois d’interdiction de circulation, l’objectif du gouvernement est de pouvoir rouvrir, en toute sécurité,  la portion de la RT1 obstruée d’ici à mars 2022.

« Tout est prêt aujourd’hui pour pouvoir enfin intervenir et rétablir dans les meilleurs délais la circulation sur cette voie d’accès majeure de notre pays », a déclaré Gilbert Tyuienon, membre du gouvernement chargé du transport. Une bonne nouvelle pour les riverains de Katiramona à Païta et les usagers de la portion de la route territoriale 1 (RT1) impactés depuis le mois de février dernier. Dès lundi, les engins vont investir la zone où quelque 100 000 mètres cube de matériaux ont dévalé de la colline. « Les entreprises vont être amenées à travailler sept jours sur sept sur site, 12 heures par jour, afin de tenir les délais contractuels des travaux, estimés à quatre mois, a précisé Georges Selefen, directeur des Infrastructures, de la topographie et des transports terrestres qui pilote le dossier. Si la période d’intempéries n’est pas trop importante, on peut s’attendre à un début d’ouverture de la route courant mars, en fonction de l’état de la RT1 ».

Phases préparatoires

Pour rappel, le 6 février 2021, le talus d’un terrain privé situé en amont de la RT1 s’est en partie effondré, bloquant la circulation sur cette voie appartenant à la Nouvelle-Calédonie. En cause, la dépression tropicale Lucas et les fortes pluies qui ont suivi. Les études géotechniques ont rapidement fait apparaître qu’il était impossible de rouvrir la route tant que les travaux de sécurisation et de renforcement du talus n’étaient pas achevés. « L’enjeu va être le drainage de l’eau, facteur aggravant de cet éboulement », a souligné Sébastien Roger, chef du service des routes. La tranche 1 recouvre les travaux préparatoires qui consistent à nettoyer la zone et à réaliser les pistes d’accès au chantier. Dans un deuxième temps, suivront l’évacuation des matériaux, en délestant d’abord le haut de la colline, pour pouvoir ensuite réaliser les ouvrages de drainage. « Les travaux vont descendre au fur et à mesure  pour finir par la réalisation d’un grand mur de soutènement le long de la RT1 », a signalé Georges Selefen.

Deux importants massifs de butée en enrochement vont aussi être réalisés durant la tranche 2 des travaux.

Deux importants massifs de butée en enrochement vont aussi être réalisés durant la tranche 2 des travaux.

 

Protocole de transaction

Depuis le jour du sinistre, le gouvernement et ses services n’ont eu de cesse de trouver le moyen de rétablir le passage sur la RT1, tout en garantissant la sécurité de chacun. « Il était impossible de dégager rapidement la voie car cette intervention présente trop de risques. De plus, le désordre provient d’un terrain privé, a rappelé Gilbert Tyuienon. Le gouvernement ne peut pas intervenir sur une propriété privée sans que des dispositions juridiques ne soient prises ». En cas de danger grave ou imminent pour la population, cette responsabilité incombe au maire de la commune qui « aurait pu prendre un arrêté de police de réquisition pour que la Nouvelle-Calédonie puisse intervenir », a ajouté Georges Selefen. Après neuf mois d’échanges infructueux, le gouvernement a donc demandé une expertise judiciaire en référé. Les premiers éléments présentés le 26 octobre ont confirmé que la RT1 n’était pas à l’origine du désordre. Sur cette base, un protocole transactionnel, approuvé par un arrêté le 10 novembre, a été signé avec le propriétaire du terrain et les exploitants de la carrière qui s’y trouve permettant d’engager les travaux nécessaires. La fin d’un long processus au bénéfice des usagers de cet axe de circulation.

Quatre phases

Les tranches 1 et 2, qui correspondent aux travaux préalables à la sécurisation du site en amont sur le terrain privé, représentent un montant de 475 millions de francs. Une fois la RT1 dégagée des matériaux du glissement de terrain, les études d’exécution des tranches 3 et 4 pourront être réalisées et feront l’objet d’un futur marché public. Elles consisteront au traitement du glissement depuis la RT1 jusqu’au lit de la rivière de Katiramona, pour un montant estimé à 300 millions de francs, puis à la remise en état de la RT1, représentant un coût d’environ 50 millions de francs. Une participation de l’État a été sollicitée dans le cadre du redéploiement des contrats de développement État-Nouvelle-Calédonie 2017-2022.

Seuls 4 % du volume total des matériaux obstruent la RT1, l’essentiel du désordre étant situé sur le domaine privé.

Seuls 4 % du volume total des matériaux obstruent la RT1, l’essentiel du désordre étant situé sur le domaine privé.

 

Une situation d’urgence

Dans les jours qui ont suivi l’éboulement, le mouvement de terrain s’est propagé jusqu’à la rivière de la Katiramona, située à 40 mètres en contrebas de la route territoriale. « Depuis le 6 février, la RT1 a servi de barrage à l’effondrement, a signalé Georges Selefen. Cela a permis de contenir l’essentiel de l’amas de terre entre le domaine privé et public. » Toutefois, en cas de fortes pluies, il existe un risque d’engorgement de la Katiramona et de formation d’un barrage qui pourrait céder subitement, entraînant une vague destructrice pour les habitations situées en aval.

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