« La Monique est un pays, la Monique est vivante »
Mickaël Forrest, membre du gouvernement chargé de la culture, ainsi que les historiens Louis-José Barbançon et Alain Le Breüs, ont dévoilé les temps forts de la semaine de commémorations consacrée au 70e anniversaire de la disparition du caboteur la Monique, ce mardi 11 juillet, lors d’une conférence de presse au musée maritime.
Après la profonde émotion laissée par la célébration des 69 ans de la disparition de la Monique l’an passé, l’association créée cette année pour coordonner l’organisation du 70e anniversaire a été guidée par un leitmotiv, fil rouge des événements qui essaimeront sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie du 22 au 31 juillet, et même au-delà : « La Monique est un pays, la Monique est vivante ».
Un événement pays
Comme l’a rappelé Louis-José Barbançon, cette démarche mémorielle a été impulsée par Mickaël Forrest lors de son discours en hommage aux disparus, à Tadine à Maré en juillet 2021. Il avait alors exprimé sa volonté de faire de cette commémoration un événement pays.
Une démarche initiée l’année dernière et qui a permis selon Mickaël Forrest « de constater que la graine a germé dans tout le pays mais aussi chez les différents acteurs de la société, que ce soit les institutions, les écoles, les associations, les artistes, qui se sont inscrits dans cette trajectoire mémorielle ».
Si l’association la Monique, en partenariat avec le gouvernement, a piloté l’organisation de cet anniversaire, elle n’a finalement joué qu’un « rôle de catalyseur », ainsi que l’a souligné Louis-José Barbançon. Pour construire « un événement pays qui rassemble, on a choisi de s’appuyer sur les communes dans un premier temps en les laissant autonomes dans leurs propositions » a expliqué l’historien. De nombreux partenaires ont souhaité s’associer à cet événement et ont contribué à travers leurs initiatives, à façonner un programme riche, qui se déploiera dans les trois provinces, avec la liberté de s’exprimer sur le sujet selon leur sensibilité et leurs moyens.
Une exposition itinérante sur la Monique a également été créée, ce qui permettra à chaque commune qui en fait la demande de l’accueillir. Trois exemplaires sont disponibles, un dans chaque province. La première sera inaugurée le 25 juillet au centre culturel Pomémie à Koné, qui proposera une série d’animations en parallèle.
Faire vivre la Monique à travers l’expression artistique
Afin de rendre cette histoire vivante, l’organisation a décidé de faire appel à la création artistique et aux artistes pour la raconter à travers différentes formes d’expression. Une manière pour que l’ensemble des Calédoniens, mais surtout la jeunesse s’approprient cet épisode historique tragique.
Plusieurs projets seront ainsi présentés au cours de la programmation, avec notamment une création chorégraphique de Richard Digoué du collectif Nyian, jouée le 22 juillet, jour du lancement des manifestations. Trois fresques murales seront également réalisées au musée maritime, à Dumbéa et à Bourail.
C’est également à travers le cadre scolaire que les jeunes seront touchés, grâce à la participation de nombreuses classes de la Grande Terre et des îles, à différents projets autour de la Monique. Alain Le Breüs, vice-président de l’association et auteur de l’ouvrage Destin tragique de la Monique, a confirmé l’engouement des enseignants pour le sujet à travers les très nombreuses sollicitations pour des interventions.
Une mallette pédagogique a par ailleurs été réalisée par une enseignante d’histoire et est déjà disponible sur le site internet du vice-rectorat. Elle contient de nombreuses ressources (livre, coupures de presse, témoignages,…) pour permettre aux enseignants de travailler sur le sujet.
L’histoire de la Monique
La Monique était un caboteur qui effectuait des liaisons entre la Grande Terre et les îles Loyauté. Parti de Nouméa le 22 juillet 1953, le navire effectue des escales à Maré, Lifou, Ouvéa avant de faire le chemin retour. Dans la nuit du 31 juillet 1953, le caboteur qui compte à son bord 108 passagers et 18 membres d’équipage, disparaît mystérieusement, sans laisser aucune trace, hormis une bouée.
La mémoire des 126 disparus était gardée depuis l’inauguration d’une stèle en 1978, par les habitants de Maré, le dernier endroit où le navire a été vu.