Les disparus de la Monique bientôt célébrés
Mickaël Forrest, membre du gouvernement chargé de la culture et l’historien Louis-José Barbançon, ont dévoilé les temps forts de la semaine de commémorations en hommage aux disparus du caboteur la Monique, lundi 18 juillet lors d’une conférence de presse, en présence des partenaires de l’évènement.
La mémoire des 126 passagers et membres d’équipage disparus dans la nuit du 31 juillet 1953 était gardée depuis l’inauguration d’une stèle en 1978, par les habitants de Maré, le dernier endroit où le navire a été vu. C’est à l’occasion de la commémoration annuelle en 2021, que Mickaël Forrest avait déclaré vouloir faire de cette cérémonie, « un évènement pays ». Il a donc impulsé la mise en œuvre de cette semaine hommage, pilotée par un comité (COPIL) présidé par Louis-José Barbançon, en préfiguration de l’anniversaire des 70 ans en 2023.
Ce projet s’inscrit pleinement dans la déclaration de politique générale du président du gouvernement Louis Mapou qui avait affirmé que « la reconquête de l’histoire est une démarche permanente qui se nourrit de grands évènements qui font sens du point du vue de la construction identitaire ».
Respecter la mémoire
Louis-José Barbançon, lui-même fils d’un disparu et impliqué dans les cérémonies du souvenir, a rappelé les impératifs qui ont guidé l’organisation de cette semaine de commémorations, coordonnée par le comité de pilotage.
Parmi les exigences, il était capital que soit maintenue la traditionnelle célébration du 31 juillet à Maré et que le respect de la dignité et la douleur des familles des disparus soient garantis.
De nombreux partenaires se sont associés à cette démarche mémorielle avec enthousiasme, parmi lesquelles les communes et la province des Îles Loyauté, qui comptent le plus de victimes. Émile Lakoredine, 1er adjoint au maire de Maré a ainsi indiqué que « la blessure demeure ouverte » pour les gens de Maré qui transmettent l’histoire de ce drame à leurs enfants.
Sammy Ihage, sénateur coutumier, membre du COPIL, a déclaré que « cette histoire devrait être enseignée dans les écoles pour perpétuer la mémoire ».
La commune de Bourail, les centres culturels Pomémie de Koné et Goa Ma Bwarhat de Hienghène ont tenu à faire partie de la programmation. « Les familles contactées à Hienghène et Pouébo ont toujours en mémoire les récits de leurs parents et grands-parents, et sont toujours émus lors de l’évocation de cette histoire » a confié le directeur du centre culturel Goa Ma Bwarhat Jean-Mathias Djaiwe.
Olivier Houdan, représentant de la mairie de Bourail, a déclaré que l’accueil des festivités représentait « un honneur ». Trois personnes de la commune sont, en effet, liées au drame, dont le fils du capitaine de la Monique, Charles Ohlen.
Partenaire naturel de l’évènement, le Musée maritime de la Nouvelle-Calédonie accueillera le 25 juillet, les discours officiels, point de départ des festivités. Alain Le Breus, président de la structure qui a notamment écrit un ouvrage de référence sur cette tragédie, animera des conférences tout au long de la semaine.
Cette tragédie connue de tous les Calédoniens a inspiré de nombreuses créations artistiques, et notamment une série de taperas et de chants populaires. Une manière de rendre la mémoire vivante comme a indiqué l’élu de la commune de Maré qui a choisi « d’impliquer les artistes dans les cérémonies du souvenir depuis deux ans ».
De la même manière, le Conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie lieu d’expression, servira d’écrin à la soirée de lancement, placée sous le signe de l’émotion, mêlant chants polyphoniques, lectures et témoignages.
Le Programme
Lundi 25 juillet |
Musée maritime de |
Ouverture de la semaine mémorielle en présence du président du gouvernement et de Mickaël Forrest |
Conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie |
Soirée émotion musicale et témoignages |
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Mardi 26 juillet |
Centre culturel Pomémie (Koné), en collaboration avec le centre culturel Goa Ma Bwarhat |
Représentations avec notamment la participation des écoles de Tieta et de Paiamboue et des témoignages |
Mercredi 27 juillet |
Bourail |
Projection du film « La Monique, une blessure calédonienne », conférence |
Jeudi 28 juillet |
Fayaoué, Ouvéa |
Dépôt de gerbes, témoignages, chants, danses, projection… |
Vendredi 29 juillet |
Tiga
Wé, Lifou |
Présentation du projet aux autorités coutumières
Projection du film « La Monique, une blessure calédonienne » |
Samedi 30 juillet |
Xépénéhé, Lifou |
Hommage, intervention musicale, poésie… |
Dimanche 31 juillet |
Tadine, Maré |
Dépôt de gerbes, chants, représentations musicales, danses… |