Top départ du festival des arts mélanésiens
Dernière ligne droite pour la centaine d’artistes sélectionnée au Festival des arts et de la culture mélanésiens, qui se déroulera du 19 au 30 juillet au Vanuatu. Mickaël Forrest, chargé de la culture au gouvernement, a présenté les grandes lignes de l’organisation de ce rendez-vous culturel d’envergure et a convié les Calédoniens à rencontrer la délégation lors de la journée culturelle, qui se déroulera dimanche 16 juillet à Nouméa.
Organisé tous les quatre ans depuis 1998, le festival des Arts mélanésiens se décline cette année sous le thème « Reconstruire ma Mélanésie pour un destin commun ». La participation de la Nouvelle-Calédonie à cet espace de rencontres et de partage « s’inscrit dans une dynamique culturelle locale, comme le festival Calédonia, a indiqué le membre du gouvernement, « mais aussi dans une perspective régionale, à l’instar du festival des arts du Pacifique, qui se déroulera en 2024 à Hawaii et sera accueilli en Nouvelle-Calédonie en 2028 ».
Une préparation collective
L’organisation du départ de la délégation calédonienne est le fruit d’un travail d’équipe efficace, ainsi que l’a souligné Solange Paillandi, directrice par intérim de la Culture, de la condition féminine et de la citoyenneté (DCCFC). « On a pu compter sur le soutien de la province Nord et de la province des Îles, ainsi que sur l’implication des établissements publics culturels et des services de la direction de la culture comme le musée, pour tout ce qui concerne l’envoi du frêt à Port-Vila », a-t-elle expliqué.
La sélection des artistes a été confiée aux provinces, très investies dans la préparation de l’événement. Les provinces Nord et Îles ont notamment réalisé plusieurs résidences culturelles et artistiques en amont du festival.
Richesse et diversité culturelles
La diversité des expressions culturelles qui seront présentées au Vanuatu démontre la vitalité de la culture et de la création artistique en Nouvelle-Calédonie. Pratiques traditionnelles et contemporaines se côtoieront ainsi à travers différentes disciplines : arts plastiques (peinture, sculpture, graff), arts vivants (danse traditionnelle et contemporaine, conte, chant, musique, théâtre), couture et stylisme, tressage et vannerie, art culinaire et savoir-faire traditionnels (plantes médicinales, etc.).
Par ailleurs, le patrimoine culturel calédonien sera à l’honneur lors du symposium organisé à l’université nationale du Vanuatu durant le Festival.
L’académie des langues kanak (ALK) a prévu un exposé autour des enjeux de la sauvegarde de l’oralité des langues kanak, à l’instar du service de la valorisation du patrimoine de la province Nord, dont la présentation sera axée sur le patrimoine culturel immatériel, avec son plan d’action « Kaan Faalik » (boutures de paroles).
Elatiana Razafimandimbimanana, chercheuse en sociolinguistique à l’université de Nouvelle-Calédonie, présentera avec Pablo Barri, bien connu du milieu hip hop et le jeune rappeur Wyka, une communication sur le thème du hip hop comme voix de reconnaissance et voie de médiation. Enfin, le chercheur Richard Waminya présentera son approche multidimensionnelle et culturelle de l’enseignement, la philomathique. Sa méthode a déjà fait ses preuves en province des Îles, à travers les outils qu’il a développés au centre de recherche Hnexujia, à Lifou.
Des perspectives en termes de coopération régionale
Enfin, Mickaël Forrest a précisé que la participation de la Nouvelle-Calédonie au 7e festival des arts mélanésiens représente également une opportunité de consolider les liens avec le Vanuatu et les autres pays de la Mélanésie sur des domaines de coopération économique notamment.
Des bilatérales sont prévues en ce sens, avec l’appui de la déléguée de la Nouvelle-Calédonie au Vanuatu, afin de contribuer à renforcer l’insertion du Territoire dans la région.
En amont de l’ouverture du Festival, se tiendra le Conseil des arts et de la culture du Groupe fer de lance mélanésien (GFLM), l’occasion d’échanger avec les pays membres, sur les différents programmes techniques et politiques développés dans le cadre de la stratégie culturelle 2030 du GFLM.
Le festival des arts et de la culture mélanésiens
C’est le Groupe du Fer de lance mélanésien (GMLF), créé en mars 1988 à Port-Vila et regroupant les îles Salomon, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Vanuatu, Fidji et le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) de Nouvelle-Calédonie, qui est à l’origine du festival des arts mélanésiens en 1995. Organisé tous les 4 ans dans l’un des pays de la zone mélanésienne, l’événement a pour objectif de promouvoir les arts traditionnels et contemporains issus de tous les pays de la Mélanésie. Chaque festival, depuis la première édition, s’est toujours déroulé autour d’un thème particulier qui exprime l’esprit dans lequel le pays organisateur entend l’accueillir. Depuis 2002, la Nouvelle-Calédonie s’est positionnée comme un partenaire naturel de cet évènement culturel régional.
- Îles Salomon – 1998 : « One people, many cultures » (Un peuple, plusieurs cultures) ;
- Vanuatu – 2002 : « Building peace through sharing of cultures » (Construire la paix au travers du partage des cultures) ;
- Fidji – 2006 : « Living cultures, living traditions » (Cultures vivantes, traditions vivantes) ;
- Nouvelle-Calédonie – 2010 : « Notre identité, elle est devant nous » ;
- Papouasie Nouvelle-Guinée – 2014 : « Célébrons la diversité culturelle » ;
- Îles Salomon – 2018 : « Des souvenirs passés et des connexions futures ».
