Courant porteur pour le thon calédonien
Un nouveau container de thon blanc calédonien a été expédié ce mardi 7 août vers la France. C’est un nouvel élan pour la filière, impulsé par Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement en charge de la pêche, et la Fédération des pêcheurs hauturiers de Nouvelle-Calédonie.
7 h 30 au quai des pêcheurs à Nouville. Des thons blancs entiers congelés destinés à la société Connétable France sont chargés dans un container isotherme. Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement notamment en charge de la pêche, observe la scène avec satisfaction, au côté des représentants de la direction des Affaires maritimes, des pêcheurs hauturiers, des ateliers de transformation et du cluster export. Ce container de 13 tonnes porte à 41 tonnes le volume exporté vers l’Europe depuis la participation, en avril, de la Fédération des pêcheurs hauturiers de Nouvelle-Calédonie au salon des professionnels des produits de la mer Seafood à Bruxelles. Soit un total jamais égalé de 60 tonnes au premier semestre 2018. « C’est une étape concrète, fait valoir Nicolas Metzdorf. Il y avait un potentiel, il y a eu une volonté, et maintenant on exploite cela. » La première étape a été la création de la marque commune Cap La Pérouse pour réunir sous une même bannière au Seafood les sociétés de pêche et ateliers de transformation calédoniens.
Un potentiel de plus de 200 tonnes par an
Pari gagné ! Le marché européen a été très sensible aux pratiques durables de pêche mises en œuvre par les six armements et à la qualité du thon calédonien. Des accords commerciaux se sont rapidement concrétisés : trois containers de thon blanc congelé ont déjà été exportés vers des conserveries françaises haut de gamme. Le potentiel immédiat de ces premiers accords porte sur une vingtaine de tonnes par an de longe surgelée et une centaine de tonnes pour la conserverie. S’agissant du thon frais, des accords confirmés avec de nouveaux clients de type GMS doublent le volume expédié en France par avion. A terme, ce sont 200 à 300 tonnes qui pourraient être exportées annuellement vers l’Europe.
Mieux valoriser la pêche responsable
« Il ne s’agit pas de pêcher plus, prévient Nicolas Metzdorf, mais de mieux valoriser le produit de la pêche. ». Car cette pêche, très abondante pendant deux saisons (juillet-août et novembre-décembre), est en partie vendue à perte aux conserveries des Samoa américaines. Les débouchés commerciaux haut de gamme trouvés en France, notamment grâce à la certification « Pêche responsable », qui garantit aux acheteurs exigeants le respect de la ressource, sont donc un appel d’air très prometteur. « Nous sommes très satisfaits, a déclaré Florent Pithon, président de la Fédération des pêcheurs hauturiers de Nouvelle-Calédonie. C’est un nouvel écoulement vers l’Europe qui encourage les pêcheurs à continuer. » Motivées par cette dynamique, les pêcheries ont entrepris des démarches en vue d’obtenir le label « Pêche Durable » porté par FranceAgriMer.
Respecter l’environnement
Depuis plus de 20 ans, les pêcheurs professionnels calédoniens prélèvent avec soin la ressource en thonidés disponible dans le Parc naturel de la mer de Corail. Ils adoptent une technique de pêche à la palangre, responsable et sélective, héritée des Japonais ; privilégient un effort de pêche considéré comme modéré à faible ; pratiquent des méthodes de travail respectueuses de l’environnement et respectent les règles et les mesures de gestion édictées par la Commission des pêches du Pacifique Sud (WCPFC).