Des femmes s’engagent
Du 6 au 10 août, 28 femmes originaires des trois provinces participent à la 3e édition du programme de formation « 100 Femmes leaders », organisé par le secteur de la condition féminine du gouvernement. Objectif : favoriser leur émancipation. La séance de mercredi était consacrée aux violences à l’égard des femmes.
Ambiance studieuse, mercredi matin, dans les locaux du Centre international sport et expertise (CISE) à Dumbéa. Les participantes à la formation « 100 Femmes Leaders » assistaient à une séance consacrée aux « violences à l’égard des femmes : une responsabilité collective ». « Il faut donner aux femmes la pleine liberté de s’épanouir. » Cette parole de Jeanne, une des femmes sélectionnées pour la formation, pourrait résumer l’esprit de cette journée. Et, pourquoi pas, devenir un des messages forts diffusés lors de la grande mobilisation prévue du 25 novembre au 10 décembre à travers le pays.
Un Haut Conseil dédié
Rolande Trolue, collaboratrice de Déwé Gorodey, membre du gouvernement en charge de la condition féminine, animait cette journée. Avant les interventions de Sébastien Lemoine, coordonnateur des politiques de sécurité et de prévention de la délinquance au gouvernement, et d’Albert Wamo, doctorant en psychologie et psychologue à l’aide sociale en province Nord, la conseillère en charge de la citoyenneté a présenté le Projet de plan d’action pays concerté pour l’élimination des violences à l’égard des femmes.
Une structure transversale qui réunit une vingtaine de représentants des différentes instances concernées – institutions, Etat, société civile, police, gendarmerie, justice, vice-rectorat, coutumiers, spécialistes, etc. – a été créée sous l’égide de Déwé Gorodey pour élaborer ce projet et coordonner les actions à l’échelle du pays : le Haut Conseil pour l’élimination des violences à l’égard des femmes (HCEVEF).
Des réseaux volontaires
Cinq grands axes stratégiques, trois groupes de travail : il s’agit de favoriser la prévention, l’accueil et l’accompagnement, la communication et l’information, la formation et la recherche. Rolande Trolue a détaillé aux participantes ce plan en cours d’élaboration. Quelques-unes ont ensuite pris la parole. « Comment vous aider concrètement à atteindre vos objectifs ? » « On attend que vous soyez prêtes à vous engager à votre niveau. Nous élaborons un plan d’action, mais c’est à vous de prendre le relais pour initier des actions à votre portée », a répondu l’animatrice, donnant l’exemple d’une marche de sensibilisation ou d’une réunion organisée avec les coutumiers, lors de laquelle les nombreux hommes présents ont manifesté leur conscience du problème et leur volonté de travailler avec les femmes à réduire la violence. « Et comment les hommes peuvent participer ? » a demandé un intervenant. « La première chose à faire, c’est s’engager à travers les réseaux d’hommes et de femmes volontaires, les réseaux orange, dans toutes les communes, pour couvrir tout le pays. » Des « réseaux orange » – couleur déterminée par l’ONU – sont mis en œuvre à l’échelle locale pour permettre à chacune et chacun de s’engager et de diffuser autour d’eux la parole et l’action.
100 Femmes Leaders en bref
Lancé en novembre 2015, le programme « 100 Femmes Leaders » est organisé par le secteur de la condition féminine du gouvernement, dans le cadre de son projet stratégique pour l’égalité hommes-femmes. Il vise à renforcer les capacités des femmes au leadership, en prônant l’émancipation et l’autonomisation des femmes calédoniennes issues de milieux urbains, ruraux ou des tribus. Dispensé à l’échelle du Pays, ce programme s’adresse aux femmes de toutes ethnies et de tous milieux sociaux menant des actions dans le domaine associatif, de l’entreprenariat, etc. Ses objectifs sont de mieux connaître et défendre ses droits, de lutter contre les discriminations, les inégalités et les injustices, de combattre les violences et de prendre part à la gouvernance du pays sur un pied d’égalité avec les hommes.
En 2015, 25 femmes ont suivi la formation Femmes leaders. Elles ont été 22 en 2016 et sont 28 femmes en 2018 (pas d’édition 2017). La dernière session, en 2019, portera à 100 le nombre total de femmes formées.