La population engagée dans la bataille contre le Covid-19

« La situation de la Nouvelle-Calédonie est exceptionnelle parce qu’elle est riche d’une population engagée, solidairement, aux côtés des institutions, dans la bataille contre le Covid-19. Grâce à vos efforts pour respecter les gestes barrière et une distance de sécurité sanitaire entre vous, grâce aux mesures fortes que nous avons prises et que vous avez largement respectées, nous avons évité, tout au moins pour l’instant, une épidémie de Covid-19 en Nouvelle-Calédonie. Je vous invite à regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde, les pays touchés par la pandémie de Covid-19 sont submergés de malades.
Ici, en Nouvelle-Calédonie, je crois pouvoir dire que nous réussissons à contrôler cette menace. Tout l’enjeu maintenant est de garder le contrôle ; de conserver ce temps d’avance, de manière pragmatique et déterminée. »

La stratégie des autorités sanitaires

« Depuis le 18 mars et jusqu’à ce jour, la Nouvelle-Calédonie ne compte que des cas isolés de Covid-19. Cette situation est en grande partie le fruit du travail des autorités sanitaires et doit être salué. Leurs investigations ont permis d’identifier les contacts étroits, qui ont été contraints à une quatorzaine, au Centre international sport et expertise ou dans les hôtels réquisitionnés par le gouvernement. Aujourd’hui, vous avez pu le constater, comme moi, cette précaution est bel et bien nécessaire ; puisque certains  contacts étroits se sont révélés atteints par le Covid-19 au cours de leur quatorzaine, et font partie des 18 cas que compte la Nouvelle-Calédonie. Les mesures de quatorzaine que nous avons prises permettent véritablement d’éviter que les personnes, qui risquent d’avoir été contaminées, propagent à leur tour le Covid-19 autour d’elles si elles deviennent contagieuses.
Mais ces mesures de quatorzaine ne sont pas suffisantes pour stopper le Covid-19 dès lors que le virus circule dans la population. Des cas ont été détectés chez des personnes qui n’étaient pas en quatorzaine. Nous avions donc toutes les raisons de  craindre que ces personnes aient propagé le virus, au sein de  la population, avant d’être dépistées et isolées au secteur COVID du Médipôle. Au-delà du lagon, les exemples sont nombreux et le seul respect, des gestes barrière et de la distanciation, ne suffit pas à endiguer la diffusion de la maladie. »

Restez chez soi pour préserver les plus vulnérables

« À l’heure actuelle en Nouvelle-Calédonie, le seul  moyen efficace pour stopper la circulation du virus dans la population reste le confinement strict. Vous l’avez compris, vous l’avez accepté. Vous vous êtes organisés pour respecter ces règles, à l’exception d’une minorité irresponsable, et nous avons empêché, jusqu’à maintenant, le Covid-19 de se répandre. Demain, devrons-nous poursuivre tous ces efforts ? C’est la question que nous nous posons tous. Vous devez le savoir, le Covid-19 ne sera pas une maladie grave dans 80 % des cas avérés. Cependant, il affectera sévèrement les patients dans 15 % des cas. Et les 5 % restant, les personnes vulnérables, risquent d’être dans un état critique, et d’avoir besoin de soins de réanimation pendant des semaines. C’est une réalité.
Vous le savez, sur les 18 cas de Covid-19 en Nouvelle- Calédonie, une personne est actuellement au service de réanimation du Médipôle. À l’heure où je vous parle, elle est encore sous surveillance. Je tiens à saluer encore une fois, la compétence et le dévouement des équipes soignantes. En Nouvelle-Calédonie, plus qu’ailleurs, les personnes vulnérables sont nombreuses. Si une épidémie de Covid-19 commençait ici, nos hôpitaux seraient vite saturés, trop vite, pour dispenser les soins nécessaires à tous ceux qui en auraient besoin.
J’ai la responsabilité, avec le Haut-Commissaire, de tout faire pour éviter un tel scénario en Nouvelle-Calédonie. C’est pour les Calédoniens les plus vulnérables que ces mesures ont été prises. C’est pour eux, parce que la solidarité est une de nos valeurs fondamentales, que la société calédonienne a décidé de respecter un confinement strict, de limiter nos contacts à l’essentiel. »

Innovation et solidarité

« Là encore, je voudrais souligner que vous pouvez être fiers. Vous êtes nombreux à avoir adapté votre quotidien, tant sur le plan personnel que professionnel, et à avoir réinventé vos méthodes de travail. Cette crise sanitaire s’est finalement posée à vous comme une épreuve que vous avez décidé de surmonter, en accélérant en particulier la transformation numérique de vos pratiques.
La Nouvelle-Calédonie s’est encore une fois affirmée comme une terre d’innovation, une terre de pionniers. Je souhaite vivement que nous poursuivions sur cette voie. Ces dernières semaines ont aussi été l’occasion de mettre en lumière l’esprit de solidarité qui imprègne la société calédonienne. Je crois que tous les Calédoniens ont été sensibles aux multiples initiatives de soutien à l’égard de ceux qui en ont besoin. Je voudrais vous remercier encore une fois. »

Envisager l’avenir

« Finalement, la question qui est face à nous, aujourd’hui, est peut-être aussi celle de savoir quel avenir nous pouvons ouvrir à notre jeunesse. Nos décisions et nos actes en dessinent forcément le contour. Je peux vous assurer que c’est le souci permanent qui est le mien, et celui de toutes les institutions qui se concertent régulièrement. L’avenir de notre jeunesse doit demeurer au cœur de nos actes et de nos décisions.
Les résultats des tests, négatifs depuis 7 jours, nous permettent d’envisager une adaptation des mesures de confinement. Chaque jour qui passe, nous laisse présager que le virus ne circule pas en Nouvelle-Calédonie. Mais il faut bien comprendre que le risque zéro n’existe pas et n’existera pas. Aucun pays n’a encore trouvé la solution contre le Covid-19. Aucun vaccin ne sera disponible dans les mois à venir. Pour autant, devons-nous attendre jusque-là pour renouer avec la vie sociale, la vie économique, la vie familiale ? Je ne le crois pas.
Je crois en revanche que nous pouvons tous apprendre à vivre avec la menace du Covid-19. Ce ne sera pas facile, mais c’est possible ! »

Ancrer les nouvelles habitudes

« Il est possible de s’en protéger individuellement : en se lavant régulièrement les mains à l’eau et au savon, en éternuant dans son coude et en restant à un mètre les uns des autres.
Ces gestes barrière, cette distance de sécurité sanitaire, vous êtes nombreux à les avoir parfaitement intégrés au quotidien pendant ces dernières semaines. Il faut désormais inscrire dans la durée, ces  nouvelles habitudes que chacune et chacun ont prises. Collectivement, il faut aussi que tous les espaces que nous partageons, pour travailler, pour étudier, pour se restaurer, pour se détendre, soient organisés de la manière la plus pratique possible pour nous permettre de respecter ces habitudes partout.
Vous comprenez bien que tout cela nécessite encore un peu de temps pour être affiné et organisé au mieux. Il s’agit de garder le contrôle sur la circulation du Covid-19, au bénéfice de la santé de tous. »

Adaptation des mesures de confinement

« Dans cette perspective, d’ici la fin de la semaine prochaine, l’adaptation des mesures de confinement sera précisée et communiquée. Ces mesures seront adaptées à la situation épidémique actuelle, d’un point de vue géographique, économique et sanitaire. Ce nouveau cadre sera applicable à partir du lundi 20 avril. D’ici là et pendant une semaine, les mesures de confinement strict resteront en vigueur jusqu’au dimanche 19 avril, minuit. Je peux d’ores et déjà vous assurer que la définition des modalités précises et du calendrier de leur mise en œuvre est guidée par une seule exigence : préserver la santé de tous. J’aimerais également rappeler des évidences que cette crise sanitaire inédite nous a peut-être fait oublier. Si vous êtes malades, si vous avez un problème de santé, quel qu’il soit, il faut appeler un médecin. Si vous avez une maladie chronique,  il est indispensable de continuer d’être suivi et de prendre vos traitements. »

 J’ai une pensée pour les patients atteints par le Covid-19 qui sont isolés de la population. Toute forme de stigmatisation, y compris en raison d’un problème de santé, ne doit pas avoir sa place dans la société calédonienne. Les patients souffrant du Covid-19 méritent que leurs proches prennent aussi soin d’eux, quelle que soit leur origine, quel que soit leur statut. Je vous demande de porter haut nos valeurs républicaines, océaniennes et chrétiennes. Prenez soin de vous, de vos proches et de tous les Calédoniens. »