Un expert pour faciliter la réforme du système de santé
Le président du gouvernement, Thierry Santa, et le directeur régional Océan Pacifique de l’Agence française de développement, Philippe Renault, ont signé une convention qui permettra de financer un poste d’expert. Rattaché au gouvernement, il aura pour mission de mettre en œuvre la réforme structurelle du système de santé calédonien.
Vaste chantier bâti sur les préconisations de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) à la suite de sa mission de 2018, la réforme structurelle du système de santé calédonien se précise. Elle aura prochainement à sa tête une assistance à maîtrise d’ouvrage, marquant ainsi l’achèvement de six mois de travail en partenariat entre le président du gouvernement et l’Agence française de développement (AFD). Son recrutement va en effet être possible grâce à une subvention d’environ 60 millions de francs accordée par le Fonds outre-mer 5.0. Ce fonds de l’État, lancé en mai 2020 et piloté par l’Agence française de développement (AFD), est dédié à l’accompagnement des projets des outre-mer qui s’inscrivent dans les objectifs de la Trajectoire outre-mer 5.0. « En l’occurrence, le soutien accordé à la Nouvelle-Calédonie pour la réforme de son système de santé répond à l’objectif "zéro exclusion" puisqu’il permettra d’assurer la pérennité du Ruamm et de lutter contre les inégalités », a expliqué le président du gouvernement Thierry Santa.
Moderniser le pilotage du système de santé
« Grâce à ce soutien financier, a poursuivi le président, nous allons pouvoir mettre en œuvre un objectif commun au plan global de pérennisation du Ruamm et au plan Do Kamo ». Cette somme permettra, en effet, de financer le travail d’un conseiller-expert, placé auprès du président Santa et de la membre du gouvernement en charge du plan Do Kamo, Valentine Eurisouké. Cet homme ou cette femme résidera en Nouvelle-Calédonie pour une durée de deux ans et s’attachera à faciliter la mise en œuvre de la réforme. Sous le contrôle du gouvernement, il ou elle définira un plan d’action et des schémas de préfiguration d’une nouvelle gouvernance du système de santé pour permettre une validation des scénarios par l’exécutif courant 2021, puis un fonctionnement opérationnel espéré courant 2022. « Cette nouvelle organisation correspond à l’objectif n° 7 du plan Do Kamo, a rappelé Valentine Eurisouké. Trois actions sont prévues dans ce cadre : créer une autorité indépendante de régulation du système de santé, redéfinir les missions de la direction des Affaires sanitaires et sociales et enfin, faire évoluer celles de la Cafat. »
« Un appel d’offres sera lancé dès le mois de janvier et nous espérons être en mesure de signer le marché en mars 2021 », a annoncé Thierry Santa.
Un plan global de pérennisation du Ruamm articulé autour de trois piliers
Construit par le président Santa, et la membre du gouvernement Valentine Eurisouké, ce plan s’articule autour de trois piliers :
- apurer le passif du Ruamm accumulé au fil des années pour redonner de la trésorerie aux hôpitaux et aux provinces, créanciers du Ruamm, et assainir le régime ;
- garantir l’équilibre du Ruamm en rationnalisant les dépenses et en accroissant les recettes affectées au régime,
- mettre en œuvre la réforme structurelle du système de santé calédonien.
L’AFD, un partenaire historique de la Calédonie
L’AFD soutient de nombreux projets structurants du territoire depuis 1947. Grâce à ses financements, son expertise et sa production de connaissances, elle appuie le secteur public local (collectivités locales, établissements publics et sociétés d’économie mixte), finance les entreprises et accompagne le développement économique de la Nouvelle-Calédonie. En 2019, l’AFD a accordé 17,7 milliards de francs pour de nouveaux financements afin d’aider la Nouvelle-Calédonie à répondre à ses défis, et 3,7 milliards de francs dans le cadre de ses activités régionales. Cette année, en raison de la crise sanitaire, elle a notamment accordé à la Nouvelle-Calédonie un prêt garanti par l’État de 28,6 milliards de francs. Cette somme a permis de financer le chômage partiel et de compenser les pertes en matière de cotisations sociales qui ont affecté les régimes sociaux, dont le Ruamm.