Au chevet des retraites du secteur public
Le gouvernement a adopté le 26 janvier plusieurs textes qui concernent le secteur de la fonction publique. Ces mesures visent à mieux équilibrer le système des retraites des fonctionnaires, tout en contribuant à la performance de l’administration et à la qualité de vie au travail.
Le gouvernement a pris à-bras-le-corps la problématique de la Caisse locale de retraites (CLR), en déficit d’1,56 milliard de francs fin 2020, en adoptant un plan d’urgence de redressement budgétaire. Calqué sur la proposition du conseil d’administration de la Caisse, le projet de délibération qui sera soumis au Congrès prévoit trois mesures : une augmentation des cotisations des agents actifs de 1 % (passant de 9,50 à 10,50 %) et des employeurs publics de 2 % (passant de 22,50 à 24,50 %), ainsi qu’une contribution des retraités avec une augmentation du taux de la minoration des pensions de 0,5 % (5,5 % contre 5 %). « Ce sont des mesures d’urgence à court terme qui demandent un effort collectif et solidaire », a souligné Vaimu’a Muliava. « Nous sommes dans l’attente des préconisations de la Chambre territoriale des comptes qui serviront à bâtir un plan d’actions à moyen et long terme pour préserver les pensions de nos retraités », a précisé le membre du gouvernement en charge de la fonction publique.
Faciliter l’intégration des agents non titulaires
En parallèle, l’exécutif a validé une baisse de 0,2 % de la cotisation obligatoire des employeurs publics auprès de l’Institut de formation à l’administration publique (IFAP), en accord avec le conseil d’administration de l’établissement public. « C’est une bouffée d’oxygène pour ces employeurs que l’on met davantage à contribution pour les retraites », a expliqué Vaimu’a Muliava. Autre mesure en lien avec la CLR : « redynamiser le plan d’intégration des agents non titulaires pour qu’il remplisse vraiment son objectif initial ». En particulier, augmenter le nombre de fonctionnaires qui cotisent à la Caisse. Pour rappel, la Nouvelle-Calédonie compte environ 23 000 agents publics dont plus de 13 000 "contractuels". Entre 2017 et 2019, seulement 578 ont accédé au statut de fonctionnaire via le plan d’intégration. Un bilan provisoire mitigé. Dans un avant-projet de loi du pays qui prolongerait le dispositif jusqu’en 2023, il est proposé de faire sauter le verrou de la date butoir, à savoir être en poste depuis le 1er janvier 2017, et de supprimer l’épreuve du dossier professionnel. Le candidat devra passer uniquement « une épreuve orale qui ressemblera à un véritable entretien de recrutement », a indiqué le membre du gouvernement.
Promotion professionnelle
« Un plan exceptionnel et temporaire » doit enfin permettre de faciliter la promotion d’agents fonctionnaires à la catégorie hiérarchique supérieure s’ils remplissent de fait des missions relevant de cette catégorie depuis au moins trois ans. Pour Vaimu’a Muliava, il s’agit de « valoriser l’expérience professionnelle et l’engagement des fonctionnaires, de contribuer à la qualité de vie au travail et de maintenir les forces vives en place ».