Réforme du primaire et nouveau socle commun

Réforme du primaire et nouveau socle commun

04 janvier 2019

Éducation et formation

Une réforme de l’enseignement primaire qui va amener les enseignants à changer leurs pratiques.

Une réforme de l’enseignement primaire qui va amener les enseignants à changer leurs pratiques.

Le gouvernement a arrêté ce jeudi 3 janvier deux projets de délibération sur l’enseignement primaire. Le premier propose une nouvelle organisation et des programmes révisés et adaptés à la Nouvelle-Calédonie. Le second porte sur le tout premier socle commun de connaissances, de compétences et de valeurs couvrant la période de la scolarité obligatoire (de 5 à 16 ans). Objectifs : favoriser la continuité des apprentissages et la fluidité du parcours, pour une meilleure réussite des élèves.

La réforme de l’organisation de l’enseignement primaire s’inscrit dans le cadre de la charte d’application du Projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie et de la réforme adaptée du collège. Elle a pour objectifs de développer une école bienveillante, assurer une meilleure continuité des apprentissages tout au long du parcours scolaire, diversifier les modalités d’apprentissage, renforcer la cohésion et le travail des équipes pédagogiques, et ouvrir l’école sur son environnement.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement vient de prendre différentes mesures. D’abord, la création de nouveaux cycles – une logique de trois cycles de trois ans chacun – qui permettront d’améliorer les apprentissages et d’éviter la rupture entre primaire et collège : le cycle 1 va de la petite à la grande section de maternelle, le cycle 2 couvre la période du CP au CE2 et le cycle 3 court du CM1 à la 6e. Ensuite, l’introduction de l’enseignement des éléments fondamentaux de la culture kanak, le développement de programmes qui recommandent l’enseignement pluridisciplinaire, la mise en place d’une évaluation des acquis scolaires qui valorise les progrès des élèves, ou encore l’établissement d’un livret scolaire unique tout au long de la scolarité afin de garantir la continuité du parcours de l’élève. Autre nouveauté, de taille, l’enseignement complémentaire : 90 mn hebdomadaires destinées à apporter aux élèves davantage d’outils et de méthodes, à leur apprendre à apprendre, à savoir argumenter.

Un socle commun décliné en cinq domaines

Second texte adopté par le gouvernement, « la Nouvelle-Calédonie se dote pour la première fois d’un socle commun de connaissances, de compétences et de valeurs, adapté et contextualisé aux réalités historiques, sociales et culturelles de la Nouvelle-Calédonie », annonce Hélène Iékawé, membre du gouvernement en charge de l’enseignement. De l’école au collège, ce nouveau socle se décline en cinq domaines – les langages pour penser et communiquer, les méthodes et outils pour apprendre, la formation de la personne et du citoyen, les systèmes naturels et les systèmes techniques, les représentations du monde et l'activité humaine – qui définissent les grands enjeux de formation durant la scolarité obligatoire, et sont évalués à la fin de chaque cycle d’enseignement, de la grande section de maternelle à la classe de 3e, le diplôme national du brevet (DNB) attestant la maîtrise du socle commun.

Une fois votées par les élus du Congrès, les deux délibérations se substitueront à celle du 13 janvier 2012 qui encadrait jusqu’à maintenant l’organisation de l’enseignement primaire en Nouvelle-Calédonie dans le premier degré public et privé. « Ces mesures seront mises en œuvre en 2020 après avoir été expérimentées toute une année, précise Hélène Iékawé. Les enseignants ont besoin d’être formés et de savoir comment, sur le terrain, articuler nouveaux programmes et socle commun. Ce qui est certain, c’est que la réforme va les amener à changer leurs pratiques ».

Un cadre juridique pour  la promotion de la santé

Définir une véritable politique de promotion de la santé en milieu scolaire et coordonner l’ensemble des acteurs, tels sont les deux grands axes qui ont guidé l’autre projet de délibération arrêté ce mardi par le gouvernement. Il pose le cadre juridique d’une compétence confiée à la Direction générale des enseignements-vice-rectorat et établit les missions du système éducatif dans ce domaine : offrir à chaque élève une éducation pour la santé, le soutenir et l’encourager à adopter des comportements responsables pour lui-même et son environnement, lui garantir un suivi sanitaire et social scolaire adapté, disposer d’une veille sanitaire et sociale en milieu scolaire, etc.  Des missions qui seront mises en œuvre par un comité de pilotage et un comité technique de coordination. Co-présidé par les membres du gouvernement en charge de l’enseignement et de la santé, le premier réunira les présidents des commissions de l’enseignement et de la santé des trois provinces. Le second sera composé de spécialistes des secteurs de l’enseignement et de la santé. « Ces textes vont obliger la Nouvelle-Calédonie à se fixer des objectifs plus exigeants en matière de santé scolaire et contribuer à améliorer l’éducation à la santé, tout en favorisant la réduction des inégalités sociales et territoriales », affirme Hélène Iékawé.

Soutien au privé

Le gouvernement a par ailleurs approuvé deux protocoles d'accompagnement en faveur de l'Alliance scolaire de l’Église évangélique (Asee) et de la Fédération de l'enseignement libre protestant (Felp). Ils permettront aux associations placées sous redressement judiciaire depuis fin 2017 de bénéficier de l’expertise des directions de la Nouvelle-Calédonie pour mettre en œuvre les mesures attendues par le Tribunal mixte de commerce qui, le 28 novembre dernier, a homologué le plan de continuation des deux associations. Ce plan comprend  la mise en œuvre d’un plan de redressement, l’épurement du passif et la restructuration des organisations. Tout manquement à ces conditions entraînerait la liquidation judiciaire.

La Nouvelle-Calédonie a donc souhaité conclure des protocoles avec l’Asee et la Felp. « Nous aurions pu prendre un simple arrêté, indique Hélène Iékawé, mais nous avons opté pour un projet de délibération du Congrès. C’est un choix politique de ma part, afin de sensibiliser les élus. Dans les années 1980, le service de l’enseignement était assuré par les réseaux du privé, avant que l’école publique ne se structure sur l’ensemble du pays. Il est aujourd’hui indispensable de soutenir les personnels, les élèves, et aussi les parents qui, au nom du principe de liberté, ont fait le choix du privé ». Rappelons que la Nouvelle-Calédonie participe au fonctionnement de l’Asee et de la Felp, notamment par le versement du forfait d’externat.

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