Forum de l’eau : un travail collectif

Forum de l’eau : un travail collectif

04 avril 2022

Environnement et énergie Aménagement du territoire

Joseph Manauté, membre du gouvernement chargé notamment de la politique de l’eau partagée, a salué « le magnifique travail collectif » réalisé dans le cadre du Forum de l’eau 2022.

Joseph Manauté, membre du gouvernement chargé notamment de la politique de l’eau partagée, a salué « le magnifique travail collectif » réalisé dans le cadre du Forum de l’eau 2022.

Le troisième Forum de l’eau, organisé par le gouvernement, s’est clôturé, jeudi à la Communauté du Pacifique, avec la restitution des résultats des différents ateliers menés par des élus et des membres de la société civile autour de la préservation et de la gestion de l’eau. Les présentations et ateliers ont permis de définir les orientations pour 2022.

Ils sont plus de 120 à avoir participé aux ateliers d’intelligence collective, à Nouméa et à Poya. Chercheurs, techniciens, élus ou associations, ont été invités à croiser leurs visions afin de définir les perspectives de la feuille de route 2022 de la politique de l’eau partagée (PEP). « La politique de l'eau partagée ne peut être que collective. Son succès dépend de l’implication de chacun d’entre nous », a rappelé Joseph Manauté, membre du gouvernement chargé notamment de la politique de l’eau, à l’issue de la matinée de restitution. Un travail intense, créatif et collectif donc, qui a permis aux acteurs présents de dégager des points de convergence autour de deux thématiques : la création de conseils de l’eau destinés, entre autres missions potentielles, à jouer  un rôle de médiateurs  dans des conflits d’usages, et les moyens financiers à trouver afin d’alimenter le Fonds de soutien de la PEP.

 

Plus de 260 personnes ont participé au deuxième Forum de l’eau, organisé à Nouméa et à Poya, du 22 au 31 mars.

Plus de 260 personnes ont participé au troisième Forum de l’eau, organisé à Nouméa et à Poya, du 22 au 31 mars.

Une gestion partagée

La majorité des participants se sont montrés favorables à la mise en place des conseils de l'eau, prévue dans l’avant-projet de loi du pays pour définir, dans la concertation et à l’échelle locale, des plans de gestion de la ressource en eau adaptés aux priorités et aux enjeux contrastés en Nouvelle-Calédonie. « Ces conseils de l’eau permettront de construire une action politique plus adaptée en recentrant la gouvernance, et en partageant les niveaux de compétences», a reconnu Joël Sastourné-Haletou, directeur de l’association française des maires. Pensés comme des espaces de concertation, d’information, de sensibilisation, mais également de propositions d’actions, ils doivent permettre d’inclure des citoyens et des coutumiers dans l’action publique. À condition que ceux-ci aient un périmètre bien défini, et uniquement en cas de besoin. « Leurs missions doivent être centrées sur le grand cycle de l’eau, c’est-à-dire la protection, la sensibilisation, lorsque le besoin émerge » a ajouté Joseph Manauté.

Un fonds à financer

« Assumer pleinement les missions de gestion de la ressource est désormais notre priorité » a déclaré le membre du gouvernement. Créé en 2021 et doté de 150 millions pour l’année 2022, le fonds de soutien de la PEP doit permettre à la Nouvelle-Calédonie de financer elle-même des actions de la PEP et de s’engager sur des cofinancements pluriannuels avec les provinces, les communes, etc. Actuellement, il est alimenté par des fractions de taxe sur des produits agricoles. Un apport jugé très insuffisant à l’unanimité. Société civile et élus ont donc été appelés à réfléchir ensemble sur son mode de financement. « L’eau doit être accessible à tous, mais elle est aussi la responsabilité de tous », a rappelé Joseph Manauté. La loi du pays en projet prévoit la création d'une redevance affectée. "Le principe de la redevance est dans le texte, mais pour l'instant, le barème, l'assiette, la cible et quel type de consommation de l'eau restent  à définir", a expliqué le membre du gouvernement. Une assiette de répartition difficile à évaluer sans analyse macro-économique et données fiscales. Une étude sera menée par le service de l’eau de la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales pour éclairer les décisions qui seront amenées à être prises.

 

Dix ateliers d’intelligence collective ont permis d’échanger, de débattre et de construire la politique partagée de l'eau.

Dix ateliers d’intelligence collective ont permis d’échanger, de débattre et de construire la politique partagée de l'eau.

 

 

Feuille de route pour 2022

 

  • Le projet de loi du pays relative au domaine public de l'eau de la Nouvelle-Calédonie et à la protection de la ressource en eau devrait être porté à la consultation du public à la mi-avril pour être ensuite finalisé et présenté au gouvernement en mai, et au Congrès en juillet.
  • Le gouvernement s’est engagé à convoquer le comité de gestion du fonds dès le mois d’avril pour valider le budget prévisionnel 2022 et le cadre d’intervention de ce fonds sur la base des propositions issues du Forum.
  • Afin que l’ensemble des acteurs du Forum puisse participer à la mise en œuvre des actions de la PEP, un appel à projets sera soumis à la validation du comité de gestion. Les projets retenus pourront alors bénéficier d’un cofinancement, en privilégiant dans un premier temps les participations du fonds à hauteur de cinq millions de francs.

 

Les six objectifs stratégiques de la PEP

Adoptée au Congrès de la Nouvelle-Calédonie le 19 mars 2019, la politique de l’eau partagée est dotée d’un programme opérationnel de plus de 700 actions identifiées pour les 25 prochaines années, et doit répondre à six objectifs stratégiques :

  1. sanctuariser les zones de captage et les ressources stratégiques, préserver les milieux ;
  2. fournir 150 litres d’eau potable par jour et par habitant d’ici à 2025 ;
  3. sensibiliser, communiquer, informer, éduquer, former : faire de tous les Calédoniens des « hydro-éco-citoyens » ;
  4. s’orienter vers le « zéro rejet d’eau non traitée » d’ici à 2045 ;
  5. mettre l’eau au centre de tous les projets d’aménagement, d’habitation et de développement économique ;
  6. mieux maîtriser l’eau pour augmenter la production agricole locale et parvenir à un taux de couverture alimentaire de 50 % d’ici à 2050.

 

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