L’espace maritime calédonien mieux protégé
Le gouvernement a adopté, ce mercredi 7 juin en séance, le projet de loi du pays instaurant un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des ressources minérales au sein de l’espace maritime de Nouvelle-Calédonie. Une avancée décisive annoncée à bord de l’Amborella, par le membre du gouvernement chargé du dossier Jérémie Katidjo Monnier, en présence des acteurs et partenaires du Parc naturel de la mer de Corail.
À la veille de la Journée mondiale des océans, le gouvernement a souhaité montrer son engagement en faveur de la protection du Parc naturel de la mer de Corail (PNMC) par l’adoption du projet de loi porté par Jérémie Katidjo Monnier, membre du gouvernement chargé de la transition écologique et de la gestion du PNMC.
Préserver les écosystèmes marins du Parc naturel de la mer de Corail
Le texte vise ainsi à préserver l’environnement marin et notamment la richesse écologique du parc, dont l’exceptionnelle biodiversité mais aussi la remarquable géodiversité (les éléments géologiques présents dans les fonds marins) qui suscitent l’intérêt des scientifiques depuis une soixantaine d’années.
« Nous sommes conscients de la nécessité de mettre en œuvre une gestion durable de nos océans » a souligné Jérémie Katidjo Monnier. « Ce moratoire sur l’exploration et l’exploitation des ressources minérales au sein de notre espace maritime va dans ce sens ».
Une trajectoire tracée par le président Louis Mapou lors du cinquième Sommet France-Océanie, le 19 juillet 2021, où il avait insisté sur « la nécessité de préserver les grands équilibres marins, tant pour l’exploitation des pêches que pour l’exploitation des ressources sous-marines pour lesquelles un moratoire semble être nécessaire ».
C’est désormais chose faite avec ce projet de loi du pays, fruit d’un intense travail de concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Le moratoire interdit pendant une période de dix ans, l’exploration, l’exploitation ou la prospection des ressources minérales au sein de l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie. Il permet ainsi de garantir le bon développement de l'écosystème marin en écartant toute pression nouvelle liée à l’exploitation minière, pétrolière ou gazière des fonds. Le gouvernement s’engage ainsi pour éviter la destruction des écosystèmes des grands fonds, encore en grande partie inexplorés. À l’issue de la période de 10 ans, le texte prévoit une clause de renouvellement.
La recherche scientifique encouragée
Certaines missions de recherche ayant pour but d’acquérir des connaissances scientifiques font exception à l’interdiction, à condition qu’elles n’engendrent pas d’effets significatifs sur les milieux et les équilibres naturels marins. Chaque expédition sera soumise à une évaluation environnementale.
Claude Payri, présidente du comité scientifique du PNMC a quant à elle rappelé le rôle de cet organe, qui rend notamment des avis sur des questions relatives à des travaux de recherche à mener dans le Parc et participe au suivi d’étude et des programmes scientifiques, à l’instar d’un projet de restauration écologique et culturelle de l’île de Walpole.
Une portée internationale
« Nous souhaitons inscrire la protection du PNMC sur la scène internationale pour faire de la Nouvelle-Calédonie un modèle en matière de préservation de ses ressources naturelles marines » a ajouté Jérémy Katidjo Monnier. Cette démarche calédonienne est complémentaire de celle engagée au niveau national avec la résolution votée à l’Assemblée Nationale début 2023 invitant le gouvernement hexagonal à défendre un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins dans les eaux internationales.
La volonté du gouvernement calédonien en matière de préservation de son espace maritime fait aussi écho au moratoire voté en décembre 2022 par l’Assemblée de Polynésie française sur l'exploitation minière des grands fonds marins.
Le texte va maintenant poursuivre son parcours législatif au Congrès, où il sera examiné au cours des prochains mois.