Cause commune contre l’illettrisme

Cause commune contre l’illettrisme

11 septembre 2020

Emploi et travail Société Éducation et formation

À l’initiative de la DFPC, les acteurs de l’information, de l’insertion, de la formation et de l’emploi élaborent le premier outil calédonien de détection des situations d’illettrisme.

À l’initiative de la DFPC, les acteurs de l’information, de l’insertion, de la formation et de l’emploi élaborent le premier outil calédonien de détection des situations d’illettrisme.

Pour la deuxième année consécutive, les Journées nationales d’action contre l’illettrisme (JNAI) sont relayées en Nouvelle-Calédonie du 5 au 13 septembre. Objectifs : susciter une prise de conscience, mobiliser les acteurs et valoriser les solutions de proximité pour prévenir et mettre fin à ce véritable handicap social qui n’épargne pas les Calédoniens.

Selon la dernière enquête disponible*, 18 % de la population calédonienne seraient touchés par l’illettrisme et un employé sur cinq aurait des difficultés dans la maîtrise  des compétences essentielles. Face à cette situation qui freine l’insertion sociale et l’acquisition de nouvelles compétences, le gouvernement s’est engagé dans une « lutte sans merci ». Cette annonce du président du gouvernement Thierry Santa, à l’occasion de sa déclaration de politique générale du 22 août 2019, s’est traduite par la création d’un poste de chargé de mission mandaté pour bâtir une politique publique volontariste visant à prévenir et éradiquer ce fléau.
 

Les acteurs unis dans la lutte

 

C’est à ce titre que Yolande Verlaguet anime et fédère le réseau des acteurs en lien avec l’illettrisme en Nouvelle-Calédonie. « Pour agir ensemble à l'échelle du pays et faciliter l’orientation des personnes en situation d'illettrisme vers la structure adéquate ou le dispositif le plus adapté », explique la chargée de mission.

Initiée en 2019 à l’occasion des premières JNAI en Nouvelle-Calédonie – portées alors par la Croix-Rouge –, cette dynamique s’est concrétisée cette année avec la mise en place d’une cellule de coordination (lire l’encadré) à la manœuvre de l’édition 2020. Résultat, un programme de 38 actions contre 10 l’an dernier et 23 acteurs mobilisés « pour faire changer le regard sur l’illettrisme », indique Yolande Verlaguet.

 

 

« L’illettrisme n’est pas un état définitif. On peut réapprendre à tout âge », a tenu à souligner la chargée de mission illettrisme, Yolande Verlaguet.

« L’illettrisme n’est pas un état définitif. On peut réapprendre à tout âge », a tenu à souligner la chargée de mission illettrisme, Yolande Verlaguet.

 

Un outil local pour détecter l’illettrisme

 

Partenaire de l’événement, la direction de la Formation professionnelle continue (DFPC) a souhaité sensibiliser à cette cause les membres du réseau des professionnels de l’information, de l’insertion, de la formation et de l’emploi (RIIFE) qu’elle anime depuis 2013. Pour cela, en collaboration avec le Centre information jeunesse de Nouvelle-Calédonie (CIJ-NC) et en partenariat avec l’École de la réussite, elle a organisé une demi-journée de travail avec, comme objectif, la création d’un outil de détection de l’illettrisme 100 % calédonien qui pourrait être déployé sur l’ensemble du pays. Formateurs, conseillers et informateurs jeunesse des trois provinces ont répondu présents à l’invitation, mardi 8 septembre à la DFPC. Après trois heures de travaux et d’échanges d’expériences, un projet a vu le jour.

 

Une solution trois en un

 

« Nous voulions un outil simple d’utilisation et d’appropriation, qui permette à tout  professionnel du réseau confronté à une personne potentiellement en situation d’illettrisme, de confirmer son diagnostic afin de l’orienter si besoin », explique Lydie  Vanpeperstraete, coordinatrice du RIIFE à la DFPC.

La solution inventée par les participants repose sur trois produits. Une check-list numérique qui reprend les indices de détection à repérer, un mode d’emploi qui permettra une prise en main facile du dispositif, « certainement sous la forme d’un tutoriel vidéo », précise la coordinatrice du réseau. Et un guide des bonnes pratiques, car « aborder le sujet de l’illettrisme n’est pas simple, rappelle Lydie Vanpeperstraete. Il faut faire preuve de bienveillance, créer un espace de confiance... Ce guide présentera les postures et les messages de communication à privilégier, ainsi que des astuces pratiques. »

Une deuxième séance de travail sera programmée prochainement pour finaliser ce projet qui entrera en phase de test dès novembre, avant un déploiement espéré pour début 2021.

 

* Enquête information vie quotidienne, publiée par l’ISEE en 2013.

 

Lydie Vanpeperstraete a animé l’atelier.

Lydie Vanpeperstraete a animé l’atelier.

 

 

Trempo-ligne

Depuis 2018, un nouveau parcours dédié aux personnes en situation d’illettrisme est mis en œuvre par le gouvernement. Baptisé Trempo-ligne et dispensé par l’École de la réussite, il accueille des promotions de dix stagiaires pour huit mois de formation. À l’issue, les stagiaires peuvent accéder à un emploi, intégrer un autre parcours pour acquérir une plus grande expérience professionnelle ou encore entrer en formation qualifiante ou diplômante.

 

Les membres de la cellule de coordination des JNAI 2020

  • La chargée de mission illettrisme du gouvernement,
  • la délégation territoriale de la Croix-Rouge française,
  • l’École de la réussite,
  • le Fonds interprofessionnel d’assurance formation (FIAF),
  • l’Institut de formation à l’administration publique (IFAP).

 

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