Un pacte pour accompagner la transition énergétique des entreprises
Un pacte pour accompagner la transition énergétique des entreprises
11 octobre 2023
Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de la transition énergétique et président de l’agence calédonienne de l’énergie (ACE), a signé le 10 octobre, un Pacte vert avec les acteurs impliqués dans le financement de la transition énergétique des entreprises et les représentants du monde économique. Cet accord vise à encourager la diminution des consommations, des dépenses énergétiques, ainsi que l’impact carbone des entreprises.
Engagé dans une politique ambitieuse en matière de transition énergétique, le gouvernement a souhaité l’instauration d’un accord destiné à renforcer la collaboration entre le secteur public et le secteur privé (hors secteur nickel) afin que chacun s’engage à contribuer à cette démarche vertueuse. Ce Pacte vert s’inscrit dans la continuité de l’accord-cadre signé dans le secteur de la métallurgie, qui lui ne concerne que ce secteur.
« Nous avons libéré dans ce cadre, avec l’ACE, une enveloppe de 750 millions de francs sur trois ans pour accompagner les entreprises à faire leur transition, a indiqué Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de la transition énergétique.
Les engagements du Pacte vert
Le Pacte vert comprend un engagement réciproque de ses signataires.
Ainsi, le gouvernement s’engage à faciliter la transition énergétique des entreprises calédoniennes :
- en accélérant la décarbonation du mix énergétique du réseau électrique de distribution publique sur lequel elles sont raccordées (la capacité totale de production des énergies renouvelables sera supérieure à l’ensemble des besoins annuels de la distribution publique en 2025) ;
- en permettant aux entreprises de décarboner elles-mêmes leur mix énergétique avec l'introduction de moyens de productions renouvelables ;
- en mobilisant l’ACE dans la mise en œuvre d’actions d’accompagnement vers la transition énergétique (sensibilisation aux bonnes pratiques, actions de financement d’audits, d’études, conseils et investissements énergétiques performants). Dans le cadre du Pacte vert, un budget supplémentaire pour ce type d’actions sera alloué à l’ACE. Elle sera aussi en charge de la coordination des dispositifs et de la communication autour du Pacte.
Les acteurs impliqués dans le financement de la transition énergétique des entreprises du territoire (ACE, Agence de la transition écologique - ADEME, Agence française de développement - AFD, Banque des territoires-Caisse des dépôts et des consignations - BDT et Bpifrance - BPI) s’engagent de leur côté à poursuivre les dispositifs d’accompagnement techniques et financiers de transition énergétique qu’ils proposent à destination des entreprises et à instaurer une meilleure coordination entre ceux-ci.
Enfin, les acteurs représentant le monde économique (Chambre de commerce et d’industrie – CCI, Chambre des métiers et de l’artisanat – CMA, Confédération des petites et moyennes entreprises – CPME, Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie –FINC et Mouvement des entreprises de Nouvelle-Calédonie – MEDEF NC) devraient quant à eux cranter la sensibilisation à destination de leurs adhérents ou ressortissants aux enjeux de la transition énergétique et aux dispositifs d’accompagnement existants, dans le but de :
- contrôler leur impact carbone ou a minima, leurs consommations énergétiques, à travers les pré-diagnostics ou les audits énergétiques, les bilans carbone, etc. et étudier en fonction, les solutions possibles ;
- optimiser au maximum la performance et l’efficacité énergétique de leurs locaux, de leurs équipements et de leurs procédés et réduire l’impact carbone des déplacements (trajets domicile-travail et déplacements professionnels) ;
- sensibiliser à ces questions, en plus de leurs salariés, leurs clients et partenaires.
Des accords propres à chaque entreprise seront déclinés via des conventions individuelles selon le dispositif d’aide et le partenaire d’accompagnement retenu.
Le Pacte vert n’a pas vocation à rester figé. En effet, il pourra évoluer en fonction des besoins et constats faits par les acteurs concernés afin d’être le efficace possible. « Ce pacte doit être évolutif car le secteur de l’énergie évolue en permanence, a ajouté Christopher Gygès. Nous allons notamment demander aux entreprises de nous faire des retours sur les dispositifs d’accompagnement pour savoir s’ils sont utiles et s’il ne sont pas trop compliqués à appliquer. Ils pourront être adaptés si cela est nécessaire ».
Le STENC 2.0, une politique ambitieuse et innovante
La Nouvelle-Calédonie mène une politique ambitieuse en matière de transition énergétique et vise l’autonomie énergétique, dans la lignée de l’accord de Paris sur le climat. À travers le schéma pour la transition énergétique du territoire (STENC 2.0) adopté en 2016 et révisé en 2023, la Nouvelle-Calédonie s’engage à réduire d’ici 2035 l’émission de gaz à effet de serre de minimum 70 %.
Pour atteindre cet objectif, le STENC poursuit trois ambitions majeures :
1. verdir l’industrie minière et métallurgique du secteur du nickel ;
2. développer la mobilité décarbonée sur l’ensemble du territoire tous acteurs confondus ;
3. accélérer la transition des collectivités, ménages et entreprises calédoniennes via la maîtrise et performance énergétique.
Cette troisième ambition vise notamment la baisse de 30 % de la consommation énergétique des entreprises calédoniennes d’ici à 2030 par rapport à 2019.