Un nouveau schéma pour la transition énergétique

Un nouveau schéma pour la transition énergétique

10 juin 2022

Environnement et énergie

Une seconde table ronde de l’énergie a été organisée afin de présenter aux acteurs économiques et institutionnels, le schéma de transition énergétique actualisé.

Une seconde table ronde de l’énergie a été organisée afin de présenter aux acteurs économiques et institutionnels, le schéma de transition énergétique actualisé.

Christopher Gygès, membre du gouvernement chargé de la transition énergétique et des énergies renouvelables, a réuni les acteurs économiques et institutionnels afin d’échanger sur la nouvelle version du schéma de transition énergétique (STENC), vendredi 3 juin, à la Station N à Nouville.

 « Il y a un an de ça, nous nous étions retrouvés à la Communauté du Pacifique (CPS) lors d’une table ronde sur l’énergie, pour travailler ensemble sur la révision du schéma de transition énergétique. Je tenais, à ce que l’on reproduise l’exercice afin de réaliser un état d’avancement de ce qui a été fait depuis un an. » En ouvrant la table ronde organisée par le gouvernement, Christopher Gygès a balayé les faits marquants des douze derniers mois. « Pas mal de choses ont été réalisées, a-t-il poursuivi. Il y a eu des appels à projets de 80 mégawatts de fermes photovoltaïques au sol, de 30 mégawatts d’éolien, un accord-cadre avec les métallurgistes a été signé et un programme de coopération régionale avec l’Union européenne a été mis en place. Il permettra de bénéficier d’un soutien de plus de 30 millions d’euros. Il était donc important de faire le point et d’avoir votre avis sur le schéma de transition énergétique révisé. »

Pourquoi actualiser le Stenc ?

Le Schéma de transition énergétique voté en 2016 (STENC 1.0)  avait une durée de validité de cinq ans et devait par conséquent être mis à jour. Malgré la réussite « assez exceptionnelle » de la première version, avec une augmentation des énergies renouvelables de 10 % depuis 2016, le système électrique calédonien reste très fortement carboné. « Actuellement, l’électricité calédonienne est composée à 80 % d’énergies carbonées et à 20 % de renouvelables, a indiqué Antonin Milza, directeur de la direction de l’Industrie, des mines et de l’énergie (DIMENC).  L’objectif serait de passer à 70 % de renouvelables dès 2030. »

Malgré l’effet du premier STENC, les émissions de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter. « Cela est lié à l’ambition métallurgique de la Nouvelle-Calédonie, a poursuivi Antonin Milza, entre les années 2000 et 2010, nous sommes passés de un à trois complexes métallurgiques d’échelle mondiale. Comme il s’agit des plus gros consommateurs d’électricité, l’effet du STENC 1.0 a été dilué dans l’augmentation de la cadence des usines. C’est donc ce secteur qu’il faut prendre en compte dans le STENC 2.0. »

Un schéma de transition énergétique plus ambitieux

L’une des nouveautés du nouveau Schéma est de verdir l’industrie métallurgique. « Elle représente en effet,  80 % de la consommation électrique du territoire et 50 % des émissions de gaz à effet de serre » a indiqué Christopher Gygès. L’objectif est donc d’intégrer au minimum 50 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique de la métallurgie, d’ici à 2030.

Autre ambition, développer la mobilité décarbonnée. Il s’agit d’atteindre une mise en circulation d’au minimum 18 500 véhicules 100 % électriques, d’ici à 2030. 

 

Un cadre réglementaire simplifié

D’un point de vue réglementaire, une simplification va être mise en place. Elle passe par le  remplacement de la programmation pluriannuelle d’investissement (PPI), qui permet de planifier et de financer un investissement sur le long terme, par une programmation pluriannuelle d’énergie (PPE). « Avec la PPI, nous regardions surtout la production d’électricité, a expliqué Antonin Milza. Avec la PPE nous regardons également le stockage, l’efficacité énergétique et la décarbonation de la mobilité. »

Cette simplification passera également par la création d’une nouvelle activité, celle de stockage. « Au vu des ambitions du mix électrique avec beaucoup d’énergies décarbonnées intermittentes, a conclu le directeur de la DIMENC,  il faut pouvoir gérer cette intermittence. Cela impose de pouvoir stocker l’électricité, ce qui est compliqué et nécessite de créer un nouveau métier dans la réglementation. ».

 

 

 

 

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