La Nouvelle-Calédonie sur le chemin de la transition alimentaire

La Nouvelle-Calédonie sur le chemin de la transition alimentaire

16 mars 2023

Santé et social Agriculture Environnement et énergie Économie

Les membres du gouvernement Jérémie Katidjo Monnier et Vaimu’a Muliava étaient présents à la matinée de restitution organisée au centre culturel Tjibaou.

Les membres du gouvernement Jérémie Katidjo Monnier et Vaimu’a Muliava étaient présents à la matinée de restitution organisée au centre culturel Tjibaou.

Jeudi 16 mars 2023 avait lieu au centre culturel Tjibaou la restitution des travaux lancés dans le cadre des ateliers de la transition alimentaire. L’occasion pour les  participants, issus des secteurs public, privé et associatif, de dévoiler le plan d’action opérationnel qu’ils ont construit de façon collaborative durant les sessions organisées en décembre 2022 et les 7, 8 et 10 mars derniers.

Après une première séquence qui avait réuni 84 participants en décembre 2022, le gouvernement poursuit sa trajectoire et ses engagements avec l’organisation d’une seconde vague d’ateliers de la transition alimentaire, en collaboration avec la chambre d’agriculture et de la pêche de Nouvelle-Calédonie et l’ADECAL Technopole et soutenu par le programme européen PROTEGE.

« Le gouvernement a fait de la transition alimentaire un vrai pilier de sa politique en lui dédiant un secteur et un membre, a indiqué Jérémie Katidjo Monnier, membre du gouvernement chargé de la transition alimentaire. Je salue le travail qui a été réalisé lors de ces ateliers, mais aussi l’esprit de collaboration qui y a régné. C’est le début d’un processus qui doit nous engager pour les cinq prochaines années. »

Ainsi, les 7, 8 et 10 mars 2023, 58 acteurs de l’alimentation ont répondu présent pour plancher sur l’élaboration d’un plan d’action pour 2023-2027, à partir des six grands objectifs identifiés à la suite du diagnostic du système alimentaire calédonien réalisé lors des premiers ateliers.

 

Les acteurs impliqués dans la démarche, ainsi que des étudiants du lycée Apollinaire-Anova de Païta et de l’EGC ont participé à la restitution.

Les acteurs impliqués dans la démarche, ainsi que des étudiants du lycée Apollinaire-Anova de Païta et de l’EGC ont participé à la restitution.

 

Cinquante actions concrètes

Cette base de travail a permis l’identification de 50 actions concrètes à initier ou à renforcer pour celles qui existent déjà. Chaque action proposée a été évaluée selon les forces et les faiblesses de sa mise en œuvre. Cette évaluation tient également compte des résultats prévisionnels attendus en fonction de leur degré de priorité. Toutes les actions, même nouvelles, s’inspirent de l’existant ou d’initiatives qui ont fait leur preuve ailleurs.

 

Quelques exemples d’actions retenues

  • Dans le domaine de l’éducation : intégrer l’éducation à l’alimentation saine et durable dans les programmes scolaires en s’inspirant des initiatives déjà mises en place par l’ADECAL Technopole et le cluster Pacific Food Lab, avec les provinces, tels que le programme pilote « Bien manger pour mieux apprendre » lancé en 2021.

  • Dans le domaine des politiques publiques : impulser une politique publique volontariste avec, par exemple, une formation des élus aux enjeux d’agriculture et d’alimentation durable, ou encore l’instauration d’un cadre réglementaire qui imposerait, par le vote d’une loi du pays, une part minimum de produits locaux dans les cantines scolaires.

  • Dans le domaine de la santé : encadrer et limiter le marketing des produits mauvais pour la santé, en particulier auprès des plus jeunes.

  • Dans le domaine de l’agriculture : renforcer l’accompagnement technique et financier des agriculteurs, éleveurs et pêcheurs en faveur d’un mode de production agroécologique.

  • Dans le domaine de l’économie : favoriser le développement d’infrastructures de transformation des produits bruts, notamment afin d’augmenter l’offre de produits prêts à l’emploi disponibles notamment pour les cantines.

  • Dans le domaine des initiatives citoyennes : mettre en place et faire vivre un outil de collecte et de partage des données autour du système alimentaire.

Un projet de charte de la transition alimentaire

Dans l’objectif de fédérer l’ensemble des acteurs du système alimentaire autour d’enjeux partagés et d’une vision commune pour une alimentation durable au service de la santé des populations, il a été proposé de réfléchir conjointement à une charte de la transition alimentaire. Elle représentera une autre étape du travail de collaboration initié avec les ateliers. « La transition alimentaire concerne l’ensemble de la société et elle ne pourra être opérationnelle que si notre pays peut se reposer sur des consommateurs patriotes, a affirmé Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement également présent lors de la matinée de restitution. La méthode est la bonne car elle draine toutes les initiatives associatives et du secteur privé. Mais il faut aussi inverser la pyramide décisionnelle pour s'appuyer également sur le tissu décisionnel de proximité que représentent les maires, les chefs coutumiers, afin d'avoir un réel impact. »

Ce document d’orientation politique et stratégique permettrait d’animer cette démarche globale et de renforcer les liens entre les acteurs, à tous les maillons de la chaîne. « Ce projet de charte sera transmis à chacun des acteurs pour recueillir leurs avis et leurs propositions de modifications, a précisé Jérémie Katidjo Monnier. L’objectif est que ce document reste simple et qu’il puisse nous lier afin de mettre en œuvre la stratégie opérationnelle de transition alimentaire. »

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