Des volontaires indispensables à la quarantaine

Des volontaires indispensables à la quarantaine

21 mai 2021

Coronavirus

Environ 70 sapeurs-pompiers volontaires saisonniers participent à l’organisation de la quarantaine pour les personnes qui arrivent en Nouvelle-Calédonie.

Environ 70 sapeurs-pompiers volontaires saisonniers participent à l’organisation de la quarantaine pour les personnes qui arrivent en Nouvelle-Calédonie.

Depuis près d’un an, le gouvernement emploie des volontaires pour assurer la gestion des quarantaines hôtelières. Recrutés par la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques, ces travailleurs de l’ombre sont un maillon essentiel du dispositif mis en place pour protéger la Nouvelle-Calédonie de l’introduction du Covid-19.

Ancienne employée d’Aircalin, Cathy a rejoint en octobre 2020 le poste de commandement opérationnel (PCO) du gouvernement qui gère l’arrivée des voyageurs en Nouvelle-Calédonie et leur confinement dans les hôtels réquisitionnés. « J’ai pu faire partie du plan de départs volontaires de la compagnie, mais je n’avais pas du tout planifié de prendre ma retraite ! Ce sont les dommages collatéraux de la crise », lance la dynamique quinquagénaire. Comme elle, Nicolas, Christian et Monika ont perdu leur emploi du jour au lendemain. Cette dernière, qui travaillait au duty free de l’aéroport international, a tout de suite saisi l’opportunité proposée par le gouvernement, « même si au départ, j’appréhendais le virus, confie-t-elle. Mais je me suis rendue compte que le respect des procédures sanitaires nous protège et maintenant, il y a la vaccination », souligne la maman de deux enfants qui accueille les voyageurs à La Tontouta, souvent jusqu’à minuit-1 heure du matin, et participe parfois à la distribution des premières collations à l’hôtel.

 

 

Nicolas, Cathy, Monika et Christian, des volontaires de la première heure.

Nicolas, Cathy, Monika et Christian, des volontaires de la première heure.

 

Une présence H24, 7 jours sur 7

Quelque 70 personnes interviennent, de l’arrivée des vols à l’organisation de la vie quotidienne durant la quarantaine (lire aussi l’encadré). Elles ont été recrutées par la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques en tant que sapeur-pompier volontaire saisonnier et sont rémunérées comme tel. « Du personnel est présent 24 h sur 24, 7 jours sur 7, pour faire respecter les règles sanitaires, tout en faisant en sorte que les personnes confinées vivent au mieux cette période. Les différentes missions demandent du dévouement et une grande disponibilité. C’est un engagement citoyen », estime Christine Marchi-Leccia, qui supervise les volontaires avec Mado Fitialeata, agent de la Sécurité civile. Celle-ci, présente dès le début de la crise, prépare notamment les plannings de tout ce petit monde, une tâche complexe et cruciale. 

 

Fiers de prendre part à ce dispositif

« Souvent, les personnes confinées n’en reviennent pas quand elles voient l’organisation qui est mise en place ! », sourit Cathy. En qualité de référente dans un hôtel, elle gère une équipe qui encadre les confinés et assure leur bien-être. Avec bienveillance, mais aussi avec rigueur, ce qui peut entraîner des moments de tension… vite oubliés. « Après leur confinement, des personnes ont eu des petites attentions pour nous, certaines sont même venues s’excuser pour leur comportement ». Alors qu’il était déjà bagagiste à l’aéroport, Nicolas a naturellement rejoint l’équipe du PCO qui assure cette mission : « Le rythme de travail dépend des vols à l’arrivée. On termine souvent à 2-3 heures du matin en fonction du nombre de passagers. Je suis content d’avoir retrouvé une activité et de rendre service à la population. On se sent utiles », glisse le jeune homme. « C’est une belle expérience qui nous apprend à nous recentrer sur les choses essentielles. Elle nous fait évoluer quel que soit le poste occupé. C’est une véritable école de la vie », assure Christian qui a dû stopper sa récente activité dans l’événementiel après le confinement. L’ambulancier de formation a mis ses compétences au profit des infirmiers présents dans les hôtels. « Nous sommes fiers de prendre part à ce dispositif car il fonctionne. La Nouvelle-Calédonie est "covid-free", c’est un enfant modèle pour le reste du monde », concluent les volontaires avant de retourner à leurs activités, au service des Calédoniens.   

 

Un panel de missions

Les sapeurs-pompiers volontaires saisonniers sont répartis au sein de quatre équipes :

- Accueil : ils réceptionnent les passagers à l’aéroport international et leur remettent les arrêtés de mise en quarantaine du haut-commissariat de la République. Ils organisent ensuite l’acheminement des personnes vers leur hôtel.

- Bagages : ils assurent le circuit des bagages vers les hôtels selon une procédure qui limite au maximum le contact avec les passagers. En fonction du vol, entre 12 et 16 bagagistes sont nécessaires sur les 30 que compte le PCO.

Ces deux missions sont menées avec l’appui des sapeurs-pompiers de l’aéroport de La Tontouta.

- Hôtel : leurs missions principales sont l’encadrement des promenades, la livraison des repas et la gestion des colis déposés pour les confinés. Dans chaque hôtel, des référents encadrent le travail des autres volontaires et veillent au bon déroulement de la quarantaine pour les confinés comme pour le personnel.

- Renfort infirmier : ils assistent les infirmiers qui assurent la surveillance médicale des personnes confinées (prise de température, questionnaires, etc.) et tout ce qui a trait à leur santé.

 

Sur le même sujet