Optimiser la surveillance du Parc de la mer de Corail
Optimiser la surveillance du Parc de la mer de Corail
22 octobre 2021
Le président du gouvernement Louis Mapou, accompagné de Joseph Manauté, membre du gouvernement chargé de la gestion et de la valorisation du Parc naturel de la mer de Corail, ont visité le Centre de coordination et de sauvetage maritime (MRCC). L’occasion de faire le point sur la stratégie de surveillance du Parc et les actions à venir, cofinancées par l’État.
Louis Mapou et Joseph Manauté ont été accueillis, le 19 octobre, au Quartier Alleyron qui abrite notamment l’Etat-major interarmées et le MRCC, par le général Valéry Putz, commandant supérieur des Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC), et le capitaine de vaisseau Renaud Bondil, commandant de la zone maritime de Nouvelle-Calédonie (CZM). Le MRCC est un organisme d’État, placé sous l’autorité du CZM, qui peut être mis à disposition de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre du transfert de compétences en matière de police et de sécurité de la circulation maritime. À ce titre, le centre coordonne les opérations de sauvetage en mer dans les eaux territoriales, pour le compte de la Nouvelle-Calédonie. Pour ce faire, il est doté de 11 agents dont six relèvent de la Nouvelle-Calédonie.
Synergies potentielles au profit du Parc
Cette visite a été l’occasion pour Joseph Manauté de présenter le projet de stratégie de surveillance du Parc naturel de la mer Corail. Sur ce sujet, les missions du MRCC pourraient être étoffées avec un volet de surveillance environnementale du Parc. En effet, la vaste aire marine protégée, créée par le gouvernement en 2014, couvre l’ensemble de la zone maritime exclusive (ZEE) de la Nouvelle-Calédonie, soit 1,3 million de km2. À l’intérieur de cet espace, les enjeux en termes de gestion conservatoire de la biodiversité sont immenses.
Essor du centre de fusion de l’information maritime
Pendant cette rencontre, le commandant de la zone maritime a présenté au président du gouvernement le Centre de fusion de l’information maritime (CFIM). Louis Mapou et Joseph Manauté ont alors évoqué la participation de la Nouvelle-Calédonie au CFIM et ont insisté sur « l’intérêt de le positionner au MRCC qui assure une veille H24 sur l’espace maritime calédonien ». La mutualisation des données et le développement d’une capacité d’analyse spécifique permettra d’optimiser et de rendre plus efficace la surveillance du Parc, ainsi que le déploiement des moyens des FANC, des administrations concernées ou de la Nouvelle-Calédonie, avec L’Amborella. Par exemple, pour contrôler un navire en infraction ou anticiper des problèmes de pollution ou d’échouement tels que celui du Kea Trader.
Partenariat gagnant-gagnant
Dans cet objectif, une enveloppe de 240 millions de francs est inscrite dans le contrat de développement 2017-2022 État-Nouvelle-Calédonie, avec un cofinancement de l’État à hauteur de 70 %, pour mettre en œuvre la stratégie de surveillance du Parc. En 2021, un premier investissement de 100 millions de francs est engagé pour le lancement de quatre projets (lire l’encadré) dont l’un implique le MRCC. Pour le président et le membre du gouvernement, la Nouvelle-Calédonie et l’État ont « des intérêts communs » au sein de l’espace maritime. Il s’agit de « travailler ensemble » dans le cadre « d’un partenariat gagnant-gagnant pour un meilleur contrôle de la ZEE et une protection plus large du Parc naturel de la mer de Corail ».
Des projets pour la surveillance du Parc
Quatre projets, cofinancés par l’État, doivent être lancés :
- développement de la technologie AIS : il permettra de reconstituer la route des navires qui en sont équipés et de les alerter en cas de non-conformité de trajectoire ;
- « sentinelles des mers » : ce projet consiste à équiper les navires, notamment de pêche hauturière, de moyens radar destinés à recueillir des données sur la présence des bateaux à proximité et à les transmettre vers le centre de fusion de l’information maritime (CFIM) ;
- implantation de bouées acoustiques aux Chesterfield : cette expérimentation vise à tester la fiabilité de ce dispositif dans la détection et l’identification des navires en vue de l’étendre éventuellement dans d’autres zones à fort intérêt en termes de biodiversité ;
- renforcement des moyens informatiques d’analyse de données en temps réel, de surveillance et de stockage des données du MRCC.
L’objectif, à terme, est de disposer d’un véritable écosystème de surveillance du Parc naturel de la mer de Corail intégrant un système d’alerte en cas de mauvaise route, de risque de pollution ou d’échouement.