Un bon plan pour la jeunesse

Un bon plan pour la jeunesse

28 juin 2018

Jeunesse et sports

52 % de la population calédonienne a moins de 35 ans.

52 % de la population calédonienne a moins de 35 ans.

« Imagine ton avenir, invente ton pays ! » : c’est le slogan retenu pour les premiers États généraux de la jeunesse qui se dérouleront le samedi 18 août à Poé (Bourail). L’objectif est de dégager les axes stratégiques d’un « plan jeunesse » que le gouvernement souhaiterait adopter d’ici à la fin de l’année.

« On connaît les difficultés au quotidien de la jeunesse, on parle beaucoup de délinquance et de problématiques d’insertion sociale, mais il y a aussi la jeunesse qui réussit, porteuse d’avenir, d’imagination créatrice et d’innovation sociétale. » Conseiller jeunesse à la direction de la Jeunesse et des sports (DJS) de la Nouvelle-Calédonie, et référent sur ce dossier, Christophe Chalier croit au slogan « Imagine ton avenir, invente ton pays ! ». « L’idée est de réunir les forces vives du pays pour mettre en place un plan jeunesse qui laisse le moins de monde possible au bord du chemin. »

Pour cela, les premiers États généraux de la jeunesse seront organisés le 18 août à Poé. Dès le 31 mai dernier, Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge de la santé, de la jeunesse et des sports, a réuni le comité de pilotage et le comité technique de la manifestation. Le premier rassemble les représentants des collectivités (État, gouvernement, provinces, communes), mais aussi le CESE, le Sénat coutumier, etc. Le second est composé de plus d’une centaine de personnes ressources, d’horizons variés : cadres administratifs, dirigeants associatifs, experts… Les deux accompagnent la DJS pour cette opération. Ce jour-là, l’ensemble de la démarche, « la plus consensuelle et participative possible », a été validé, avec pour  épine dorsale, la volonté que le contenu de la réflexion soit totalement libre.

Vingt ateliers thématiques dans les trois provinces

Depuis cette semaine, tout un travail préparatoire de proximité se met en place. Du 27 juin au 6 août, une vingtaine d’ateliers thématiques se succéderont dans les trois provinces*. Objectif, « faire émerger la parole de terrain et, à partir de là, des matériaux de réflexion qui nous permettront de poser un diagnostic partagé », comme l’indique Valentine Eurisouké. Une première étape qui constituera un état des lieux de la situation actuelle et de l’aspiration des jeunes, au regard notamment du plan Do Kamo. 


Deuxième étape, les États généraux le 18 août à Bourail, à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, organisée chaque année par le gouvernement. Environ 300 personnes sont attendues : une majorité de jeunes, mais aussi les institutions, associations, coutumiers, religieux… Six jeunes, à l’engagement, au charisme et à la légitimité reconnus, susceptibles de porter la diversité géographique, culturelle et sociale du pays, ouvriront les débats  – « ce ne sont pas les adultes qui parleront au nom des jeunes » –, avant validation de l’état des lieux et évocation des perspectives d’actions. « Il ne s’agira pas d’une grand-messe où on parle de tout et n’importe quoi sans que rien de productif n’émerge, d’un colloque classique ou rébarbatif, mais bien d’une expérience de vie pour tous ces jeunes », reprend Christophe Chalier.

Une charte en préambule du plan

À l’issue des États généraux, un certain nombre d’axes stratégiques seront déterminés afin d’élaborer un « plan jeunesse.nc », si possible avant la fin 2018. Il devrait s’adresser aux 13-30 ans, avec des mesures adaptées aux 10-12 ans et 30-35 ans. « Nous souhaitons dégager un tronc commun aux trois provinces, compétentes en la matière, et produire une politique pays cohérente pour notre jeunesse, tout en respectant les volontés de chaque collectivité », insiste Valentine Eurisouké.

Une charte, ou « convention de valorisation de la jeunesse de la Nouvelle-Calédonie », permettra d’affirmer les principes fondamentaux transcendant les stratégies spécifiques de chacun des acteurs institutionnels ou associatifs. Elle figurera en préambule du plan. « Quel que soit le résultat au soir du 4 novembre, la question de la jeunesse reste une priorité du gouvernement, poursuit Valentine Eurisouké. La jeunesse est un atout, nous en avons conscience. À nous de construire une politique publique pour aider à son intégration dans notre société ». Un plan d’actions prioritaires devrait décliner, courant 2019, les grandes lignes de cette politique.

* À Nouméa, Dumbéa, La Foa, Maré, Lifou, Ouvéa, Poya, Kaala-Gomen, Hôtel de la Province Nord et Ponérihouen

 

Valentine Eurisouké et Christophe Chalier (DJS), lors du lancement officiel des États généraux de la jeunesse.

Valentine Eurisouké et Christophe Chalier (DJS), lors du lancement officiel des États généraux de la jeunesse.

 

Les domaines de réflexion prioritaires

L’objectif est de valoriser les potentialités des jeunes, avec une attention particulière pour ceux qui sont le plus en difficulté, et de lutter contre des comportements jugés néfastes au bien « vivre ensemble ». 
Trois thèmes de réflexion seront plus particulièrement explorés :

-  l’épanouissement des jeunes par l’éducation (co-éducation entre l’école, la famille et les autorités éducatives pendant le temps libre des jeunes) et la socialisation (construction de l’identité sociale et psychologique du jeune) ; 


-  l’environnement social et culturel des jeunes : capacité à agir et autonomie des jeunes dans la société ; 


-  l’évolution du mode de gouvernance : fédérer l’ensemble des acteurs et des territoires d’intervention afin de mettre en cohérence l’action publique des associations, de l’État, du gouvernement, des communes et des provinces, et la vision émise par le CESE et le Sénat coutumier.       

 

                 

 

          

 

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