Pour une observation stratégique du système de santé

Pour une observation stratégique du système de santé

29 juin 2023

Santé et social

La mission de la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (FNORS) s’inscrit dans la réforme du système de santé calédonien.

La mission de la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (FNORS) s’inscrit dans la réforme du système de santé calédonien.

Le centre culturel Tjibaou a accueilli mardi 27 juin, la restitution de la mission menée par la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (FNORS), en présence du membre du gouvernement chargé du secteur de la santé, Yannick Slamet. L’enjeu de cette étude est, in fine, la création d’un dispositif d’observation de la santé pour accompagner la réforme du système de santé calédonien.

Dans le cadre de la réforme structurelle du système de santé calédonien, le gouvernement, en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et l’État, a mandaté la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (FNORS) afin de bénéficier de son expertise pour la création d’un dispositif d’observation de la santé.

Disposer de données fiables et accessibles

 « La réforme globale du système de santé calédonien s’avère indispensable », a déclaré Yannick Slamet, chargé de la santé au gouvernement. « Ce système, je le souhaite plus transparent, plus efficient, plus collaboratif et surtout au service de tous les Calédoniens » a-t-il ajouté. 

Dans la continuité du plan de santé « Do Kamo » adopté en 2018, les premiers jalons de cette réforme ont été posés avec la création, mi 2022, de l’objectif calédonien d’évolution des dépenses d’assurance maladie (OCEAM) et de l’objectif calédonien d’évolution des dépenses de prévention (OCEP) pour donner une vision précise de chaque ligne de dépense de santé, mettre en évidence les leviers de la régulation et rééquilibrer le financement entre l’offre de prévention et l’offre de soin. Dans ce contexte, la mise à disposition de données fiables et accessibles devient nécessaire pour des arbitrages partagés par les différentes politiques publiques.

Yannick Slamet l’assure, « la volonté des acteurs de la santé de disposer d’outils de pilotage et notamment d’observation est unanime ». C’est l’objet de l’assistance à maîtrise d’ouvrage pour laquelle la FNORS a été mandatée. L’objectif est de répondre aux besoins identifiés en Nouvelle-Calédonie en matière d’informations afin d’éclairer sur la situation de la santé sur l’ensemble du territoire et d’être en mesure d’accompagner les décideurs. L’évaluation des actions et des programmes mis en œuvre pour la santé des Calédoniens fait également partie des enjeux de la création d’un dispositif d’observation de la santé.

Une mission en trois étapes

La FNORS a accompagné le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à définir la méthodologie de constitution d’une observation de la santé partagée. La mission s’est déroulée en trois étapes en commençant par un état des lieux des ressources locales et internationales, puis la définition des besoins prioritaires au regard des attentes des acteurs locaux et enfin la proposition  d’un cadre de fonctionnement adapté au contexte calédonien

Céline Leclerc et Lise Trottet ont présenté les conclusions de leur mission aux acteurs de la santé.

Céline Leclerc et Lise Trottet ont présenté les conclusions de leur mission aux acteurs de la santé.

 

Après une enquête auprès des acteurs des champs en lien avec la santé, le social et le médico-social (professionnels, élus, représentants d’usagers, etc.), des entretiens ont été réalisés et ont démontré la nécessité de la création d’un dispositif d’observation de la santé. Les acteurs souffrent d’un manque d’un outil décisionnel permettant d’injecter plus efficacement, aujourd’hui et par anticipation pour demain, les financements, d’orienter les actions en fonction des besoins spécifiques des populations (caractéristiques intrinsèques et extrinsèques comme le niveau de littératie, le lieu de vie…) et de concourir à l’amélioration des pratiques professionnelles.

Il est espéré de ce dispositif qu’il réponde aux difficultés actuelles perçues en matière d’observation, à savoir la production d’informations parcellaires, confidentielles, insuffisamment fiables et très centrées sur les dépenses de soin. En conséquence, il est attendu de ce dispositif d’observation une mise en commun des observations, un apport de technicité dans la production des savoirs, un partage des informations collectées et analysées ; somme toute, une validation et une légitimation des connaissances.

Cet outil doit aller plus loin que la collecte de données pour offrir l’opportunité d’un dialogue entre les différents types d’acteurs : élus et collectivités, professionnels du soin, du médico-social, du social, usagers, etc.

Une ambition partagée

Il ressort ainsi de cette étude que la création d’un dispositif d’observation de la santé est une ambition largement partagée par les acteurs, chacun y percevant une valeur ajoutée au regard de sa fonction ou de son activité.

Céline Leclerc et Lise Trottet, qui ont réalisé cette mission, concluent sur des cadres de fonctionnement potentiels. Si pour une très grande majorité des acteurs, la construction d’un observatoire autonome serait un idéal, ils ont néanmoins souligné la nécessité d’adosser ce dispositif d’observation à un organisme déjà existant, bénéficiant d’une expertise en termes d’observation et de santé publique. C’est ainsi que la FNORS a présenté différents scénarii d’organisation. 

La création d’un dispositif d’observation de la santé n’a de sens que s’il est construit dans la durée et dans une logique partenariale. Il s’agira d’avancer pas à pas, de prioriser les objectifs auxquels le dispositif devra répondre et de ne pas tout attendre de lui dès sa mise en place. Il devra intégrer la diversité d’intérêts de connaissance et contribuera à la mise en lien de cette diversité, concourant ainsi à une approche globale de la « Santé ».

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