La Nouvelle-Calédonie accélère sa transition énergétique

La Nouvelle-Calédonie s’est dotée en 2016 d’une stratégie énergétique à travers le STENC. En août 2023, ce schéma a été révisé et approuvé par le Congrès. Le STENC 2.0 a vocation à impulser des actions nouvelles et définitives dans la décarbonation de la métallurgie, la mobilité décarbonée et la maîtrise des consommations énergétiques.

Les avancées dans le domaine de la métallurgie

Une double révolution énergétique s’opère sur le territoire.

D’une part, les métallurgistes ont démontré leur volonté de s'engager dans la transition. Signe des efforts engagés, un accord-cadre entre le gouvernement, Enercal, la SLN, Prony Resources et la province Sud, a été signé en mai 2022, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en accédant à une énergie verte et compétitive. L’accord prévoit la montée en puissance des énergies renouvelables avec le déploiement de fermes photovoltaïques à destination des industriels. À ce propos Christopher Gygès a rappelé que « la Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans un développement photovoltaïque rapide avec 580 MW déjà installés, et 380 autres MW autorisés ».

D’autre part, « le territoire disposera bientôt de la plus grand batterie d'Europe en termes d'installations de stockage associées. L'installation d'une station de transfert d'énergie par pompage (STEP) est également en projet, notamment à Tontouta sur le site d'une ancienne mine » a-t-il ajouté.

Vers une mobilité décarbonée

À l’heure où le prix des carburants s’envole, le déploiement de l’électromobilité est une solution prometteuse. Le STENC 2.0 a pour ambition que les véhicules propres représentent 50 % des ventes de véhicules d’ici 2035. Christopher Gygès a expliqué que la Nouvelle-Calédonie avait volontairement tardé à développer ce secteur et notamment le déploiement de bornes de recharge pour véhicules électriques, en raison d’un mix électrique auparavant encore trop peu alimenté en énergies renouvelables (ENRs) sur le réseau de distribution publique. Aujourd’hui, la progression est considérable et le territoire prévoit, à l’horizon fin 2024, une couverture ENRs équivalente à 100 % de la demande publique.

C’est dans ce contexte que l’Agence calédonienne de l’énergie (ACE) et l’Agence de la transition écologique (ADEME) ont lancé un premier appel à projets destiné à développer le réseau de bornes de recharge. D'ici la fin de l'année, 130 bornes, alimentées pour grande partie en énergies renouvelables seront installées sur l’ensemble du territoire. Les collectivités et les entreprises sont également accompagnées dans leur réflexion sur la mobilité décarbonée et dans l'acquisition de véhicules électriques quand cela est pertinent. Enfin, pour les particuliers, un premier dispositif de prime à l’achat de véhicules électriques a été mis en place en septembre. Le montant de la prime est plafonné à 600 000 francs pour les voitures et 150 000 francs pour les deux roues.

Généraliser la maîtrise de l’énergie

Si la Nouvelle-Calédonie a longtemps fait figure de mauvais élève en matière de transition énergétique et notamment de maîtrise des consommations, le STENC 2.0 a fixé comme objectif, à l’horizon 2035, la baisse de 30 % de ses dépenses énergétiques. Là encore un accompagnement de l’ACE et de ses partenaires est prévu sur ce plan, notamment via la réalisation d’études énergétiques, l’accompagnement à des investissements énergétiques performants et la sensibilisation aux bonnes pratiques.