Mission éducative et humanitaire au Vanuatu

Mission éducative et humanitaire au Vanuatu

07 juin 2023

Jeunesse et sports Société

Deux jours et demi de traversée sont nécessaires pour atteindre le Sud-Est de l'île de Tanna.

Deux jours et demi de traversée sont nécessaires pour atteindre le Sud-Est de l'île de Tanna.

Dans le cadre de ses missions éducatives, la direction de la Protection judiciaire enfance et jeunesse (DPJEJ) a élaboré un projet destiné à des jeunes mineurs en difficulté. Ils ont embarqué ce samedi 3 juin à bord de deux voiliers en direction de l’Île de Tanna au Vanuatu, avec plus d’une tonne de fret.

C’est à Port-Moselle, en présence de leur famille, de représentants de la DPJEJ et des partenaires du projet, que deux jeunes suivis par la DPJEJ, ont embarqué à bord d’un voilier direction le village d’Imaki, au Sud-Est de Tanna. Le second voilier parti en début d’après-midi était quant à lui chargé de fret.  

À la découverte de soi

Entourés d’éducateurs, d’un médecin, des capitaines, et de Nikola Sumu, le chef du village d’Imaki, les adolescents qui participent à l’aventure ont entre 13 et 16 ans. Leur profil est celui de primo délinquants inscrits dans un parcours institutionnel de protection de l’enfance. Actuellement en voie de réinsertion, ils ont été choisis, outre leur motivation, en fonction de leur projet professionnel en lien avec la mer et pour d’autres, de leur attache familiale avec le Vanuatu. S’ils étaient cinq à avoir été sélectionnés par les équipes éducatives, seuls deux d’entre eux, ont finalement décidé de partir.

Ce séjour de rupture tourné vers la découverte de soi par la rencontre de l’autre, poursuit de multiples objectifs éducatifs, dont la traversée en bateau fait partie intégrante. Durant plus de  quatre jours en mer (aller et retour), coupé des réseaux, ils vont ainsi devoir faire équipe pour naviguer et mener le voilier à bon port. De nombreux  temps de partage et éducatifs (préparation à leur mission sur place, écriture sur leur cahier de bord) sont prévus durant cette aventure inédite.

Pour Julien Condoumy, éducateur spécialisé au FAEN, à l’initiative du projet, « cette expérience doit contribuer à responsabiliser ces jeunes qui ont un grand manque de confiance en eux ».

À la rencontre de l’autre

Ce projet s'inscrit pleinement dans le cadre des orientations stratégiques du gouvernement,  notamment en termes de solidarité, de politique régionale mais également de développement de la francophonie, le centre scolaire d'Imaki étant francophone.

Les deux voiliers ont embarqué une tonne et demi de fret, essentiellement du matériel scolaire.

Les deux voiliers ont embarqué une tonne et demi de fret, essentiellement du matériel scolaire.

 

Les adolescents sélectionnés ont pour mission de participer à la réhabilitation des salles de classes et de distribuer du matériel destiné à aider le centre scolaire du village d’Imaki, encore marqué par les récentes intempéries. Sur place, ils seront en immersion totale dans le village et devront partager le quotidien et les activités de la population. L’échange interculturel sert ainsi de support aux mesures éducatives mises en place par la DPJEJ.

« L’objectif est que nos jeunes prennent conscience d’eux-mêmes, de la réalité de la vie là-bas et se rendent compte des difficultés qu’il peut y avoir pour prétendre à un droit à l’éducation », explique l’éducateur qui participe à l’aventure.

Un projet coopératif

Ce projet éducatif a bénéficié du soutien de nombreux partenaires et contributeurs, parmi lesquels l’association calédonienne d’aide aux personnes âgées (ACAPA). Ayant déjà tissé des liens structurants en 2022 avec le foyer de Nouville, l’association s’est impliquée avec enthousiasme dans ce nouveau projet à travers la rédaction de l’ensemble des demandes de dons et la participation aux différentes collectes ainsi que la redistribution des bénéfices à la DPJEJ.  

 

Les acteurs et partenaires du projet se sont réunis jeudi 1er juin avant le grand départ.

Les acteurs et partenaires du projet se sont réunis jeudi 1er juin avant le grand départ.

 

La direction du Numérique et de la modernisation (DINUM) ainsi que des partenaires privés ont également contribué à la mise en œuvre de ce projet, à l’instar des deux capitaines des voiliers, qui ont accepté de participer bénévolement. Sans oublier l’appui technique, administratif et relationnel de Rose Wete, déléguée pour la Nouvelle-Calédonie au Vanuatu.

Pour Jena Bouteille, directrice de la DPJEJ,  « c’est un projet inédit qu’on espère pouvoir renouveler car il a beaucoup de sens au niveau éducatif, mais aussi des valeurs qu’on souhaite transmettre à ces jeunes ».

L’équipage sera de retour le 18 juin, juste à temps pour reprendre le chemin de l’école.

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