Une filière locale de masques en tissu en création

Une filière locale de masques en tissu en création

09 avril 2020

Économie Coronavirus Santé et social

Vaimu’a Muliava s’est adressé aux entreprises lors de la réunion d’information sur la fabrication de masques en tissu.

Vaimu’a Muliava s’est adressé aux entreprises lors de la réunion d’information sur la fabrication de masques en tissu.

Alors qu’un stock de 490 000 masques pour les soignants et les patients vient d’arriver, le gouvernement accompagne la mise en place d’une production locale de masques en tissu, destinés à la population, selon des normes nationales. Un premier appel d’offres de 10 000 masques a été lancé par l’institution pour ses propres besoins.

« L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait évoluer son discours sur la doctrine des masques, a rappelé Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge du plan Do Kamo lors du point presse du 8 avril. Pour suivre ces nouvelles recommandations, le gouvernement va lancer la fabrication de masques en tissu par les entreprises calédoniennes. Deux prototypes ont fait l’objet d’un protocole et de cahiers des charges spécifiques. L’un s’adresse à l’ensemble de la population, l’autre sera réservé aux professionnels non soignants qui sont en contact avec du public. » Ce protocole de fabrication de masques dits « à usage non sanitaire » et les deux cahiers des charges, reposant sur ceux de l’Association française de normalisation (AFNOR), ont été élaborés par la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS). La démarche est, quant à elle, pilotée par la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM) du gouvernement.

Processus industriels-artisans

Une réunion d’information a été organisée le 8 avril afin d’échanger avec les entreprises. « La démarche du gouvernement est de structurer un processus. Il n’est pas possible de laisser les Calédoniens utiliser des masques qui ne correspondent pas aux normes en vigueur », a indiqué Vaimu’a Muliava. Le membre du gouvernement est l’une des chevilles ouvrières du travail de normalisation dans le secteur du bâtiment, qui a abouti au référentiel de la construction de la Nouvelle-Calédonie. La Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre de métiers et d’artisanat, représentées lors de la rencontre, seront les relais d’information auprès de leurs ressortissants. Cette rencontre a permis d’avancer sur plusieurs sujets, notamment sur le processus de fabrication qui impliquerait les industriels et les artisans (lire l’encadré). Des discussions ont été également engagées sur les réseaux de distribution et les prix de vente. « Le gouvernement pourrait mettre en place un dispositif afin de rendre ces produits accessibles à tous les Calédoniens », a précisé Vaimu’a Muliava.

La réunion a été animée par la DAPM et la DASS.

La réunion a été animée par la DAPM et la DASS.

 

Première commande du gouvernement

En l’état actuel des estimations, une production de 50 000 masques par mois est envisageable. Pour mettre en marche la machine et valider le processus, le gouvernement a lancé un appel d’offres pour la commande de 10 000 masques (clôturé au 14 avril), accessible sur la plateforme en ligne des marchés publics de la Nouvelle-Calédonie (www.marchespublics.nc). Pour Vaimu’a Muliava, en charge notamment des constructions publiques, du patrimoine immobilier et des moyens, la démarche de l’exécutif répond à trois objectifs : « performance, transparence et exemplarité. Nous sommes engagés ensemble dans la création d’une filière locale normée sur un produit qui servira probablement dans les années à venir », a conclu le membre du gouvernement.

Mobilisation de toute une filière

Pour atteindre la capacité de production souhaitée, le gouvernement est soutenu dans cet effort par la CCI afin d’identifier l’ensemble des industriels, leur capacité de production, les stocks de tissus conformes disponibles et les conditions d’approvisionnement. La CMA doit de son côté permettre aux artisans, associations et à toute personne disposant d’un savoir-faire de proposer ses services dans un cadre structuré. La réflexion conduite notamment grâce à la Fédération des Industrie a permis de poser les premiers principes. Ainsi, les industriels pourraient réaliser des kits complets, prédécoupés, comprenant l’ensemble des matériaux nécessaires à la réalisation des masques. Les couturiers réaliseraient les masques à partir de ces kits avant de les retourner vers l’industriel qui en assurerait le contrôle et le conditionnement. Un laboratoire indépendant recevra des échantillons de chaque lot de fabrication et réalisera un contrôle de conformité de l’ensemble.

Trois types de masques

Trois types de masques peuvent être répertoriés : les masques chirurgicaux, les masques FFP2 et les masques en tissu :

  • Les masques FFP2 (de protection) sont destinés en priorité au personnel soignant et aux personnes en contact avec le grand public.
  • Les masques chirurgicaux (anti-projection) sont destinés en priorité au personnel soignant et pour la protection des malades.
  • Les masques en tissu anti-postillons à usage non sanitaire :
    - de catégorie 1 : en coton renforcé, ils sont destinés aux professionnels non soignants en contact régulier avec le public.
    - de catégorie 2 : ils ont une visée collective pour protéger l’ensemble d’un groupe portant des masques, lorsque les contacts sont occasionnels. Ces masques sont aussi destinés à la population générale.

 

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