Un référentiel pour les « masques barrière »

Un référentiel pour les « masques barrière »

12 juin 2020

Santé et social Économie Coronavirus

Plus de trente couturières ont participé à la fabrication des masques aux côtés des industriels.

Plus de trente couturières ont participé à la fabrication des masques aux côtés des industriels.

Les producteurs locaux de masques en tissu peuvent désormais s’appuyer sur un référentiel d’agrément de la Nouvelle-Calédonie, véritable guide de fabrication qui leur permet de commercialiser des masques conformes aux exigences sanitaires. Retour sur les prémices de cette nouvelle production.

Il s’agit de la dernière pierre de la structuration d’une production locale agréée de masques en tissu, initiée par le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire. Le référentiel « masque barrière » de la Nouvelle-Calédonie s’appuie sur une spécification AFNOR complétée par les recommandations de la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS). Il est également le fruit d’une collaboration étroite entre la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM), qui a piloté la démarche, et les industriels. « Le référentiel a été construit en même temps que la fabrication des premiers masques. Ce sont justement les retours d’expérience de ces premières fabrications qui ont permis de réaliser un référentiel adapté aux contraintes et aux exigences », précise Olivier Thirionet du bureau d’études LBTP auquel le gouvernement a confié la réalisation du référentiel. « Ce document est l’aboutissement d’une mobilisation exemplaire de l’ensemble des parties prenantes, publiques et privées, souligne Vaimu'a Muliava. Cet outil marque également la volonté de la Nouvelle-Calédonie de développer son autonomie sur certains de ses produits de lutte contre le Covid-19 et de valoriser son savoir-faire en l'inscrivant dans une démarche de qualité, de certification et finalement de performance », ajoute le membre du gouvernement en charge des moyens.

 

Groupement d'entreprises

« Ce référentiel nous apporte une vision à long terme et c’est une reconnaissance du travail qui a été fourni. Nous avons dû fédérer en cinq jours tous les acteurs de la fabrication textile, industriels et artisans, pour fabriquer 10 000 masques », rappelle Carold Vassilev, cogérant de Teeprint. L’industriel a piloté, avec la société Vetral, le groupement d’entreprises qui s’est formé, sous l’impulsion de la Fédération de l’industrie de Nouvelle-Calédonie (FINC), pour répondre au premier appel d'offres du gouvernement. À ce jour, près de 40 000 pièces, commandées par diverses collectivités, ont été réalisées. Teeprint et Vetral fournissent des kits à une trentaine de couturières (à Farino, Païta, Dumbéa, Nouméa et au Mont-Dore) qui se sont mobilisées grâce à l’appel lancé par la Chambre de métiers et de l’artisanat à ses ressortissants. Comme Lan Anh Dinan : « La CMA m’a d’abord contactée puis la société Teeprint quelques jours après. J’ai reçu une première commande de 500 pièces à coudre que j’ai partagée avec une autre couturière qui avait, elle aussi, besoin de travail. Avec la baisse d’activité pendant le confinement, c’était une véritable opportunité de pouvoir travailler et en même temps d’aider la population ». L’artisane, qui exerce sous le nom de Lan Couture, a également confectionné bénévolement des masques et espère avoir de nouvelles commandes des industriels.   

 

 

Le nettoyage des masques avant leur l’emballage fait partie des exigences qui ont été ajoutées par la DASS dans le référentiel.

Le nettoyage des masques avant leur l’emballage fait partie des exigences qui ont été ajoutées par la DASS dans le référentiel.

 

60 000 masques par mois

Les industriels s'occupent en parallèle de l'impression des étiquettes de reconnaissance UNS (usage non sanitaire) et de l'emballage du produit qui est accompagné d'une notice explicative. Avant cela, deux blanchisseries assurent le lavage à 60 ° – une exigence de nettoyage qui a été ajoutée par la DASS – puis le séchage et le repassage.  Le contrôle de qualité est, quant à lui, réalisé sur les chaînes de production de Ducos selon les principaux points spécifiés dans le référentiel. « La production avoisine actuellement 8 000 masques par semaine. Notre objectif est de monter à 60 000 par mois, nous en avons les capacités techniques et humaines », indique Carold Vassilev. Un nouveau projet est en cours avec les couturières des Loyauté, en collaboration avec la province des Îles, pour fabriquer 6 000 masques. « L'idée est de faire participer le plus grand monde à cet effort salutaire et bénéfique pour l'économie », insiste l'industriel.

L’un des objectifs est bien d’inciter une production en quantité de masques conformes aux exigences spécifiées dans le référentiel. Tant que la pandémie de Covid-19 sévit, la Nouvelle-Calédonie doit être prête à l’affronter. En complément des autres gestes barrière (lavage des mains, distanciation physique, etc.), l’équipement de tous en masques relève d’une démarche citoyenne d’anticipation et de protection d’autrui. « Je formule le vœu que ces masques UNS fassent notamment partie des équipements de protection individuelle pour tous les travailleurs, car nous vivons l'ère des virus, il faut donc que chaque Calédonien ait la possibilité d'en disposer rapidement », conclut Vaimu'a Muliava.

 

Comment reconnaître les masques en tissu conformes ?

Les opérateurs agréés et qui ont fait reconnaître la conformité de leurs produits par le contrôleur désigné par le gouvernement sont autorisés à apposer sur le masque une marque distinctive UNS (étiquette) qui garantit au consommateur la conformité du produit. Une petite zone de marquage sur la face avant du masque est également prévue. Elle permet, par exemple, aux entreprises qui souhaitent se munir de masques pour leurs salariés, d’y apposer leur logo.

 

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