Le gouvernement monte le ton sur la vaccination
Le président du gouvernement a fait un point sur l’avancée de la vaccination contre le Covid-19 qui affiche un peu moins de 30 % de personnes totalement vaccinées. « Trop peu ! » pour Louis Mapou. Face à la pression sur le sas sanitaire et à la menace du variant Delta, le gouvernement entend durcir les conditions d’entrée sur le territoire et étudie toutes les possibilités pour accélérer la vaccination.
« Le gouvernement collégial est en ordre de bataille, a déclaré son président Louis Mapou. Nous prendrons nos responsabilités afin d’être à la hauteur des enjeux, au premier rang desquels la protection de la population ». Remonté face aux dernières décisions de justice qui ouvrent des brèches dans le sas sanitaire, l’exécutif a engagé des actions fermes. Ainsi, l’État, par la voix du haut-commissaire de la République, Patrice Faure, a répondu favorablement à sa demande et va se pourvoir en cassation contre ces arbitrages. Après la suspension d’un premier vol de passagers, essentiellement des militaires, au départ de Métropole le 16 août, Louis Mapou a réaffirmé que « si les recours s’intensifient, le gouvernement n’hésitera pas, d’un commun accord, à suspendre les vols de passagers en provenance de Tokyo ». Avant d’en arriver à cette situation extrême, le gouvernement a arrêté lors de sa séance du 18 août une délibération du Congrès qui propose d’imposer à tous les arrivants en Nouvelle-Calédonie de plus de 12 ans d’être vaccinés contre le Covid-19*. Tout en maintenant le protocole de quarantaine hôtelière de sept jours ou 14 jours pour les personnes qui ne seraient pas soumises à l’obligation vaccinale, avec un test PCR à l’issue dans tous les cas. Cette mesure devrait être examinée sans délai par les élus du boulevard Vauban.
Couverture vaccinale insuffisante
« Nos frères polynésiens sont arrivés à un point où ils doivent faire le tri dans leurs malades. Nous ne voulons pas de cela, mais il faut que tout le monde s’y mette, a insisté Louis Mapou. Le taux de vaccination est d’à peine 30 %, c’est trop peu ! Selon le groupe d’experts, il doit approcher 50 % pour pouvoir amortir le choc du virus, l’idéal serait une couverture vaccinale de 75 % ». Depuis près de sept mois, le gouvernement se mobilise pour déployer la vaccination en Nouvelle-Calédonie, en lien avec les provinces, les communes et les aires coutumières. Dernière initiative en date, le lancement d’une campagne de proximité, sur les grands événements et en tribu. Bilan des premières opérations : 434 personnes qui ont reçu une première injection. Insuffisant pour le président du gouvernement qui s’est alarmé : « Ce n’est pas un sujet de préoccupation pour la population ». Pourtant, comme il l’a rappelé, « si la Nouvelle-Calédonie doit rouvrir ses frontières après le 31 décembre 2021, il faut se précipiter pour se faire vacciner ! ».
Obligation vaccinale à l’étude
Aux côtés de Louis Mapou, Yannick Slamet a indiqué que la vaccination obligatoire en Nouvelle-Calédonie avait été évoquée en commission au Congrès. Cette mesure qui est à l’étude serait « la seule solution pour éviter une catastrophe sanitaire ». En effet, être vacciné demeure la meilleure prévention, pour soi et pour les autres, afin de se prémunir contre le Covid-19, éviter les formes graves, les hospitalisations et les décès. En attendant de nouvelles décisions, le gouvernement et ses partenaires poursuivront leurs efforts pour permettre à toutes et à tous d’accéder à la vaccination.
* par un vaccin autorisé en Nouvelle-Calédonie ou au sein de l’Union européenne (Pfizer/BioNTech, Moderna, Astrazaneca, Janssen).
Solidarité régionale
Le président du gouvernement a annoncé qu’au nom de la solidarité régionale, la Nouvelle-Calédonie allait envoyer 6 000 doses de vaccin Moderna aux Îles Fidji, avec l’aide de l’ambassade de France sur place. À la suite de la demande d’assistance des autorités polynésiennes relayées par le gouvernement, 14 personnels de santé calédoniens ont été retenus pour participer à une mission à Tahiti. Enfin, Louis Mapou a évoqué la situation de Wallis-et-Futuna. « Les conditions sont réunies pour rétablir une bulle qui serait réservée d’abord aux seules personnes malades devant recevoir des soins en Nouvelle-Calédonie ». Une décision qui doit faire l’objet d’un arrêté conjoint avec l’État et qui serait assortie d’un système de traçabilité des passagers.
L’effort vaccinal se poursuit
Le gouvernement a lancé, le 14 août, une campagne de vaccination de proximité qui couvre les trois provinces et s’étendra au cours des quatre prochains mois. Les premières opérations pilotes de cette campagne se sont déroulées du 14 au 17 août. Les prochaines dates seront communiquées chaque semaine, le vendredi et le lundi, par voie de presse et sur le site du gouvernement. Tandis que les centres de vaccination permanents poursuivent leurs activités, les provinces intensifient leurs actions en parallèle au sein des centres médico-sociaux, et lors de journées de vaccination avec le Vaccinôtour de la Province Sud (8 rendez-vous à venir d’ici au 21 septembre) ou encore le projet Vacci’Tribs de la province des îles Loyauté qui concernera 37 tribus à Lifou entre le 23 août et le 20 janvier et l’île de Tiga en octobre.