« Mission accomplie » pour les Recettes bénéfiques

« Mission accomplie » pour les Recettes bénéfiques

22 juin 2018

Éducation et formation Jeunesse et sports

Les acteurs du projet étaient rassemblés dans le réfectoire du collège de Normandie.

Les acteurs du projet étaient rassemblés dans le réfectoire du collège de Normandie.

Lancé début 2017, le projet pilote « Recettes bénéfiques : vers une autosuffisance alimentaire et durable en milieu insulaire » s’est achevé jeudi 21 juin lors d’un atelier de clôture qui rassemblait les principaux acteurs et financeurs du projet. Au menu de cette rencontre : le bilan de l’opération, les perspectives d’avenir et bien sûr, un repas mettant une dernière fois à l’honneur les produits locaux.

La success story aura duré 18 mois. Un laps de temps court, mais suffisant pour imprimer un virage à 180 degrés dans les assiettes des collégiens et des lycéens des cantines partenaires du projet. Au départ, il s’agissait de développer des recettes à base de produits locaux faciles à transformer, bonnes pour la santé, respectueuses de l’environnement et peu coûteuses dans le but de changer les habitudes alimentaires des Calédoniens. « Mission accomplie ! » a lancé le pilote du projet, Gabriel Levionnois, lors de la clôture du projet qui, au final, aura permis bien davantage : intégration de produits locaux dans 27 cantines, développement de la plateforme numérique www.pacificfoodlab.org, organisation à deux reprises de l’opération "Les cantines à l’unisson", développement de nouveaux produits tels que les saucisses de squash (lire l’encadré), création d’une communauté de chefs de cantine, etc.

 

Gabriel Levionnois, président de l’association NeoFood et pilote du projet Recettes bénéfiques.

Gabriel Levionnois, président de l’association NeoFood et pilote du projet Recettes bénéfiques.

 

 

 

Une aubaine

« La cantine, à y regarder de plus près, c’est une aubaine, a souligné Gabriel Levionnois. Pour les parents bien sûr, mais aussi pour les enfants et pour l’économie calédonienne ! Et tout l’intérêt du projet était de mettre en valeur cette aubaine. Dans 5, 10 ou 20 ans, j’espère que les chiffres montreront que les enfants sont davantage en connexion avec leur environnement à travers l’alimentation. Ça peut sembler utopique, mais la nourriture est un excellent moyen d’améliorer les relations humaines... »

Le destin commun passerait-il par l’assiette ? C’est en tout cas ce à quoi tenteront de contribuer les établissements qui s’engageront à poursuivre la démarche en adhérant à la charte "Le bonheur dans ma cantine". Ce document pose les jalons des bonnes pratiques afin d’initier une transition alimentaire dans les cantines. Il s’inscrit notamment en faveur de la lutte contre le gaspillage, de l’autonomie des élèves et de la réappropriation de l’acte de manger.

Au service de l’éducation

« Cette charte s’intègre complètement dans le projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie », a souligné la membre du gouvernement en charge de l’enseignement Hélène Iékawé. En effet, la troisième ambition du projet éducatif vise à créer, dans les établissements scolaires, un environnement de travail favorable à l’épanouissement des élèves à travers, notamment, l’éducation à la santé et au développement durable : deux thèmes intrinsèques au projet Recettes bénéfiques. « Elle s’inclut aussi dans politique globale du gouvernement de soutien à l’innovation, de valorisation des produits locaux et de développement de la production agricole », a ajouté Hélène Iékawé.

L’internat provincial de La Foa, partenaire des premières heures de ce projet, est le premier établissement signataire de la charte.

 

Au nom du gouvernement, Hélène Iékawé a signé la charte "Le bonheur dans ma cantine".

Au nom du gouvernement, Hélène Iékawé a signé la charte "Le bonheur dans ma cantine".

 

 

Fédérer de nouvelles cantines

« Le projet-pilote qui s’achève a posé des fondations solides, a indiqué Caroline Guesdon, vice-présidente du cluster Cap Agro NC, partenaire des Recettes Bénéfiques. Mais ce ne sont que les prémices… » Il s’agira désormais de fédérer de nouvelles cantines autour du projet (deux tiers des restaurants scolaires calédoniens restent à "enrôler"), d’augmenter la part des produits locaux dans les plateaux repas (objectif de 250 millions de francs de chiffre d’affaires) et de pérenniser les opérations "Les cantines à l’unisson" qui pourraient être programmées à la fin de chaque période scolaire…. comme un avant-goût des vacances aux saveurs locales !

 

Une initiative soutenue par l'Union européenne et le gouvernement

Les Recettes bénéfiques ont été retenues lors d’un appel à projets innovants lancé par OCTA (Association des Pays et Territoires d’Outre-mer de l’Union européenne). Dans ce cadre, les associations Cap Agro NC et NeoFood, qui portent le dossier, ont bénéficié de financements du 10e fonds européen de développement (FED) et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie à hauteur de 40 millions de francs, au total.

Il s’intègre dans le cadre de la Stratégie territoriale pour l’innovation (STI) adoptée par le gouvernement.

La petite histoire de la saucisse de squash

Si l’objectif majeur des Recettes bénéfiques est de permettre à nos enfants de consommer des denrées alimentaires saines et locales, elles ont également eu de nombreuses autres retombées positives. Comme la collaboration entre transformateurs agroalimentaires et chefs de cantines pour développer de nouveaux produits désormais référencés dans les catalogues des fournisseurs, et même en vente dans la grande distribution. C’est ainsi qu’est née la saucisse de squash : une saucisse de porc qui intègre 15 % de squash local et 15 % de boulgour. Une recette vraiment bénéfique puisqu’en plus de plaire aux enfants, elle permet d’augmenter leur apport en légume, au profit de la production locale !

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