Gérer la crise sanitaire dans la continuité

Gérer la crise sanitaire dans la continuité

23 février 2021

Santé et social Relations extérieures Coronavirus

Le colonel Marchi-Leccia de la direction de la Sécurité civile et de la gestion des crises (à gauche) et le Dr Belec de la direction des Affaires sanitaires et sociales (à droite) ont notamment animé la réunion.

Le colonel Marchi-Leccia de la direction de la Sécurité civile et de la gestion des crises (à gauche) et le Dr Belec de la direction des Affaires sanitaires et sociales (à droite) ont notamment animé la réunion.

Grâce aux mesures fortes prises depuis le début du Covid-19, le virus n’a jamais circulé en Nouvelle-Calédonie. Dans un souci de continuité, les membres du 16e gouvernement se sont réunis en collégialité mardi 16 février, sous la présidence de Thierry Santa, pour faire le point sur la crise sanitaire.

Première décision prise au cours de cette réunion, la révision du protocole sanitaire des personnels navigants. Ils sont désormais soumis à un test PCR tous les sept jours, et non tous les 14 jours. Un arrêté en ce sens a été cosigné par le président du gouvernement et haut-commissaire vendredi 19 février. Cette décision fait suite au cas du co-pilote testé positivement au début du mois. 50e cas avéré en Nouvelle-Calédonie, il a été détecté lors d’un contrôle prévu dans le cadre du protocole sanitaire des personnels navigants et isolé à l’unité Covid-19 du Médipôle. Il en est sorti en fin de semaine dernière. « L’analyse de son prélèvement, envoyé au centre national de référence en Métropole, a confirmé qu’il ne s’agissait pas d’un variant du virus », a souligné le Dr Belec de la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS).

Pour rappel, les personnels navigants sont tenus de respecter un confinement à domicile de 14 jours après chaque vol. Ils sont soumis à une autosurveillance très régulière, ainsi qu’à un test de dépistage renouvelé désormais tous les sept jours.

Continuer à anticiper

Un point d’étape sur les mesures mises en place pour anticiper l’entrée éventuelle du virus en Nouvelle-Calédonie a ensuite été exposé. Initié depuis mi-2020, ce vaste plan d’actions doit préparer les structures et les professionnels de santé, ainsi que la population, à gérer une potentielle circulation du virus. Il s’agit notamment de constituer des stocks de masques, gants, etc., de former des acteurs à la recherche de cas contact, d’étoffer les capacités de prélèvements et d’analyses ou encore de renforcer la surveillance sanitaire. « Ces différents objectifs sont atteints entre 50 % et 80 % en moyenne et les efforts se poursuivent », a indiqué le Dr Belec. Un équipement d’analyse a été positionné au centre hospitalier du Nord (CHN), 23 communes sont déjà prêtes à réaliser les investigations de cas contact et une offre de prélèvement a été déployée dans 15 communes. « Le laboratoire du Médipôle va recevoir de nouveaux équipements qui lui permettront, dans une dizaine de jours environ, de détecter les variants et, sous un à deux mois, d’identifier toutes les mutations », a ajouté le médecin de la DASS.

Accélérer la vaccination

Cette réunion de collégialité a également permis à la campagne de vaccination, lancée le 20 janvier, de passer à la vitesse supérieure. Après l’ouverture du centre de vaccination du Médipôle, deux autres centres ont ouvert leurs portes la semaine dernière, au CHN à Koné et dans les locaux de la Cafat au Receiving. Un quatrième est opérationnel depuis quelques jours sur le site de KNS. Onze établissements pour personnes âgées dépendantes se sont mis en ordre de marche. Les premières vaccinations ont eu lieu en début de semaine au foyer Kiwanis de La Foa. Le gouvernement a enfin agréé l’ensemble des centres médico-sociaux des trois provinces en tant que centres de vaccination. La vaccination au dispensaire de Thio commencera ce jeudi.

Élargir les publics concernés

Concernant les stocks de vaccins, trois livraisons ont déjà été réceptionnées, soit environ 18 000 doses au total. Ce stock, ajouté à une capacité vaccinale renforcée, permettra d’ouvrir l’accès à la vaccination à davantage de publics. Il s’agira des personnes présentant une maladie qui les expose à une forme sévère de Covid-19 (diabète, cancer, hypertension, insuffisance rénale, obésité, etc.) et des personnels soignants, puis des professions essentielles. Ces personnes seront adressées aux centres de vaccination via leur médecin traitant ou leur employeur.

Le président du gouvernement Thierry Santa a conclu cette réunion, ainsi que celles de la cellule interinstitutionnelle et de la direction des opérations* qui ont suivi, en adressant ses remerciements « à tous les agents engagés pour l’excellent travail qui a permis de faire en sorte que notre belle Calédonie reste Covid-free. »

 

*Tous les quinze jours, le président Santa réunit aussi la cellule interinstitutionnelle composée des présidents du Congrès, du Conseil économique, social et environnemental, et du sénat coutumier ou leurs représentants, ainsi que la direction des opérations, formée par le haut-commissaire, la présidente de la province Sud et les présidents des provinces Nord et Îles ou leurs représentants.

 

Qui a déjà été vacciné ?
Au 22 février, 3432 personnes avaient reçu leur première injection du vaccin, et 1025 la deuxième. La moitié d’entre elles sont des professionnels en première ligne, c’est-à-dire en contact avec les voyageurs potentiellement infectés qui entrent en Nouvelle-Calédonie. Les personnes de plus 75 ans sont en deuxième position. Une centaine de personnes amenées à faire des allers-retours entre la Nouvelle-Calédonie et l’extérieur pour motifs impérieux ont aussi été vaccinées.
Bilan des entrées en Nouvelle-Calédonie
Depuis le 3 avril 2020, 8 036 personnes sont entrées en Nouvelle-Calédonie pour un motif impérieux d’ordre familial (environ 45 % des demandes), professionnel (28 %), médical (4,5 %) ou financier (3,5 %). Les étudiants en cours ou fin de cursus représentent, quant à eux, environ 10 % des demandes, avec un pic saisonnier en juillet-août qui se fait d’ores et déjà sentir : depuis le début du mois de février, ils représentent 18 % des demandes.
La question des bulles à l’étude
Alors que le virus continue de sévir dans le monde, la plupart des projets de création de bulles sanitaires qui permettraient de voyager sans contrainte, comme cela se fait déjà avec Wallis-et-Futuna, sont au point mort. « Des perspectives demeurent cependant avec Fidji et le Vanuatu », a rappelé le chef du service de la coopération et des relations extérieures, François Behue. Des études plus poussées vont être lancées par la Nouvelle-Calédonie avec le soutien de la Communauté du Pacifique.

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