Des auxiliaires dans le feu de l’action
Des auxiliaires dans le feu de l’action
03 janvier 2017
Afin de soutenir les communes durant la saison des feux de forêts, un dispositif d’auxiliaires de sécurité civile a été mis en place par le gouvernement, à travers la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR). À mi-parcours, le bilan est très positif.
Ce dispositif s’étend sur une période de six mois, du 1er octobre 2016 au 31 mars 2017. Les missions de ces « ambassadeurs de la préservation de l’environnement et des gestes éco-citoyens », dits aussi auxiliaires de sécurité civile, consistent en des actions de sensibilisation de la population sur les risques majeurs, de surveillance ou de soutien aux sapeurs-pompiers. Une phase de recrutement de volontaires âgés de 18 à 25 ans s’est déroulée sur toutes les communes calédoniennes intéressées (27 sur 33), avec le concours des missions d’insertion des jeunes. Pas moins de 69 auxiliaires ont ainsi été recrutés. En province Nord, 15 communes ont signé la convention avec le gouvernement, portant sur 36 jeunes. En province Sud, 25 volontaires sur 11 communes ont participé au dispositif. À Ouvéa, deux jeunes ont été recrutés par la commune. Par ailleurs, six auxiliaires étaient engagés pour le compte de la DSCGR.
Les formations s’étaient déroulées au RSMA à Koumac, à l’antenne du gouvernement de Koné, au centre de formation et sur la plate-forme logistique de la DSCGR à Nouméa. Les volontaires ont bénéficié d’une formation sur la prévention secours civique niveau 1 (PSC1) puis d’un module plus spécifique consacré à la prévention, la surveillance et l’alerte. Ils ont ensuite été répartis sur les différentes communes, celles-ci pouvant disposer au choix de deux binômes de « guetteurs feux de forêts » ou d’un binôme d’« opérateurs feux de forêts ». Les premiers sont généralement positionnés à des postes de surveillance sur les points hauts, les seconds assurent la réception téléphonique de données sur les incendies en cours.
Des vocations suscitées
« À mi-parcours, nous sommes satisfaits du fonctionnement du dispositif. Les auxiliaires de vie ayant fait beaucoup de prévention dans les tribus et les villages – leur mission principale –, on peut penser que cette sensibilisation a sûrement contribué à faire diminuer le nombre de départs de feux et d’hectares impactés, souligne Céline Barré, responsable du projet à la DSCGR. Même si les conditions météorologiques ont été favorables fin 2016, notamment en raison de pluies importantes et régulières ». Les communes, pour lesquelles le gouvernement a déployé ce dispositif, affichent un retour très positif. Certaines souhaiteraient que le rôle des auxiliaires évolue vers une présence plus forte sur le terrain et une intervention sur les feux auprès des sapeurs-pompiers.
Parfois amenés à travailler en équipe avec les agents provinciaux ou les enseignants dans les écoles primaires, la plupart des auxiliaires font preuve « de sérieux, de ponctualité et de motivation ». Dans les centres d’incendie et de secours, ils participent pleinement à la vie en caserne. Plusieurs d’entre eux pourraient poursuivre cette expérience à l’issue de leur mission, en tant que sapeur-pompier volontaire. Quant au dispositif, il doit être pérennisé avec, pour 2017, une formation qui sera proposée un peu plus tôt en amont de la saison administrative des feux de forêts (SAFF), laquelle court du 15 septembre au 15 décembre. Prochain bilan, fin mars, au terme des six mois.
Un coût de 20 millions pour le gouvernement
Si l’État finance 81 % de l’indemnisation des volontaires, à travers le Service civique universel sur lequel s’appuie le dispositif, la Nouvelle-Calédonie a investi 20 millions, soit près de 300 000 francs par personne pour une période de six mois, incluant une quote-part d’indemnisation, la formation et l’équipement individuel et collectif, la couverture sociale, ainsi que l’accompagnement des auxiliaires par la Mission d’insertion des jeunes. De leur côté, les communes prenaient à leur charge les contingences logistiques.
Départs de feux | Superficie brûlée | Nombre d’heures de vol HBE* | |
---|---|---|---|
2016 | 516 | 6 559 ha | 177 h |
2015 | 770 | 9 700 ha | 350 h |
2014 | 271 | 2 885 ha | 278 h |
* Du 15 septembre au 15 décembre ; Hélicoptère bombardier d’eau.