La Station N opérationnelle
Après plus d’un an et demi de travaux, la Station N est désormais fonctionnelle. Les membres du gouvernement, Christopher Gygès et Vaimu’a Muliava respectivement chargés de l’économie numérique, et de la transition numérique, l’ont inaugurée, jeudi 10 mars, à Nouville.
« N comme Nouvelle-Calédonie, N comme Nouméa, N comme Nouville et N comme Numérique ». L’appellation a été détaillée par Vaimu’a Muliava, il y a plus d’un an, lors du grand débat du numérique qui a permis de dévoiler ce projet de grande envergure.
« Il y a à peu près un an et demi, nous annoncions à la communauté du numérique que l’on mettait à disposition un lieu pour développer le numérique en Nouvelle-Calédonie, a déclaré Christopher Gygès. Il y avait de la poussière, il n’y avait pas de meubles, pas d’estrade… on en a donc fait un peu un rêve, un lieu dédié aux startups calédoniennes et au développement du numérique. C’était quelque chose qui était attendu depuis 10 ans (…) on a vraiment voulu partager ce rêve avec les collectivités et les différents acteurs et aujourd’hui ce rêve est devenu réalité. Il est là, avec la Station N en référence à la Station F de métropole. »
Favoriser les échanges
La Station N est le lieu totem dédié aux startups et aux acteurs œuvrant pour le développement de l'écosystème Tech et numérique en Nouvelle-Calédonie et dans la région Pacifique. Cet espace de travail, va permettre de favoriser les échanges et les synergies, d’encourager les initiatives et l’innovation, et constituera ainsi une vitrine de l’économie et de la transformation numérique en Nouvelle-Calédonie. « La station N est implantée dans une ancienne gare maritime, a indiqué Christopher Gygès. Une gare est un lieu où l’on accueille ceux qui arrivent et d’où l’on part. C’est toute la symbolique que l’on souhaitait donner à la Nouvelle-Calédonie et à ce lieu. On a besoin de richesses, on a besoin d’accueillir du monde, on a besoin d’investisseurs, on doit s’ouvrir vers l’extérieur et conquérir le Pacifique sur la question de la Tech. »
Un lieu fédérateur et ambitieux
La station N doit en effet être assimilée à un lieu fédérateur de l’industrie du numérique qui va permettre de développer cette filière et de considérer la Nouvelle-Calédonie comme un acteur majeur du numérique dans le Pacifique. "L'idée est de créer un réseau social physique dédié à l'innovation et aux startups", a précisé César Delisle, président de la French Tech NC.
" Il y a chez nous une jungle de l'innovation qu'il faut centraliser, a enchainé Vaimu'a Muliava, membre du gouvernement en charge de la transformation numérique. Ça fait un moment que l'on fait de l'innovation mais elle manque de visibilité. L'idée c'est de lui en donner beaucoup et de la mettre dans les conditions d'une ébullition."
Avec des espaces de travail, des espaces évènementiels, des bureaux pour les entreprises et les investisseurs, des services indispensables au fonctionnement des startups comme des incubateurs… tout a été pensé pour accompagner les entreprises aux différents stades de leur développement.
« Au-delà du rêve, a expliqué Christopher Gygès, ce lieu vient surtout marquer plusieurs ambitions(…) Nous avons besoin de nous projeter dans l’avenir, et d’avoir ce rêve. Nous avons tout d’abord une ambition numérique, c’est-à-dire de développer le numérique, de créer de l’emploi et des recettes fiscales, car c’est aussi ça la diversification économique. Nous avons aussi une ambition d’entreprendre. La Nouvelle-Calédonie est une terre pionnière avec un esprit d’entreprendre très marqué. En cette période, cette ambition doit renaitre encore un peu plus fortement. Nous portons aussi une ambition écologique en mettant le numérique au service du développement durable, des énergies renouvelable et des sujets liés à la transition énergétique. Enfin la quatrième ambition, est l’ambition régionale avec l’ouverture vers l’extérieur. »
« Les politiques publiques que nous portons, a ajouté Vaimu’a Muliava, doivent irriguer le pays et tout le Pacifique. »
Écologique et durable
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a missionné son Agence Calédonienne de l'Énergie (ACE), pour définir et piloter les actions qui permettront de promouvoir un fonctionnement énergétique exemplaire du bâtiment. L’installation de panneaux photovoltaïques (PV) est prévue dès cette année afin de permettre un fonctionnement autonome du bâtiment et alimenter deux bornes de recharges électriques pour encourager l'éco mobilité. La pose d’un film anti-UV sur la façade du bâtiment, permettra d’atténuer l’apport de chaleur et les rayonnements directs des UV. Enfin, le gouvernement envisage l’installation de compteurs intelligents, dont l’objectif est de permettre la remontée des informations de consommation du site en électricité et en eau. Une sensibilisation par des panneaux d’affichage complètera le dispositif.
« L’objectif est aussi de réconcilier le numérique et l’intérêt général, a souligné Christopher Gygès, c’est ce que l’on a fait avec l’appel à projets Tech for good, c’est une volonté d’agir sur les autres secteurs d’activités. Quand on parle de numérique, on bonifie l’agriculture, on bonifie les services… »
Un secteur à fort potentiel
Le numérique représente seulement 2,64 % du PIB Calédonien, alors que la moyenne mondiale est établie entre 5 % et 8 %. La Nouvelle-Calédonie bénéficie donc d’une grande marge de croissance.
"Le numérique est la colonne vertébrale de toutes les filières. Développer un secteur numérique de pointe, c'est améliorer la compétitivité des entreprises calédoniennes", a expliqué Hatem Bellagi, président du cluster numérique Open NC
"Aujourd'hui, a complété Éric Olivier, de l’Observatoire du numérique, la Nouvelle-Calédonie est dans une phase où elle cherche à asseoir le numérique comme vecteur de croissance, à l'image du reste du monde. »
Les dates clés
- Mars 2022 : inauguration de la station N ;
- Avril 2022 : emménagement progressif des résidents du site (Intendant, chef de projet en charge de l’animation, résidents, partenaires et startups)
- Mars à décembre 2022 : ouverture progressive des différents services (événements / ateliers / formations / sensibilisation / Coaching / location d’espaces), recherche de partenariats et mise en œuvre de la campagne de communication ;
- Décembre 2023 : Lancement des deux premières séries A[1] en Nouvelle – Calédonie
- Courant 2024 : Accompagnement et lancement de séries B[2] en Nouvelle – Calédonie
- Courant 2027 : Première licorne[3] Calédonienne
[1] La levée de fonds en série A s’adresse aux startups qui ont un produit, un service, qui a trouvé des clients sérieux et qui veulent se développer sur leur marché national. L’objectif est d’atteindre la rentabilité. La levée de fonds s’élève à quelques millions d'euros.
[2] La levée de fonds en série B s’adresse aux entreprises qui poursuivent leur développement et qui souhaitent se développer à l'international. L'objectif est de confirmer la série A et de changer d’échelle. La levée de fonds se situe généralement autour de 10 millions d’euros.
[3] Le terme licorne est employé pour désigner une startup, valorisée à plus d'un milliard de dollars, non cotée en bourse et non filiale d'un grand groupe.
Les partenaires de l’opération
Outre le gouvernement et deux de ses directions (Dinum et DAPM), plusieurs partenaires, établissements publics et sociétés ont contribué au succès de cette opération : la French Tech Nouvelle-Calédonie, le pôle innovation de l’Adecal technopole, la CCI, l’Université de la Nouvelle-Calédonie, le cluster du numérique (OPEN NC), le Port Autonome de Nouvelle-Calédonie (PANC), l’Office des Postes et Télécommunications de Nouvelle-Calédonie (OPT-NC), la Société le Nickel (SLN) et l’Agence calédonienne de l’Energie (ACE).