Bilan du 16e gouvernement - 8

 

 

Faire face à la crise

 

 

Une stratégie sanitaire gagnante

10 chiffres clés de la crise Covid (au 12 juillet 2021)

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    La crise étape par étape

    Alors que le monde compte 3,9 millions de morts du Covid-19, dont plus de 111 382 en France métropolitaine*, la Nouvelle-Calédonie réussit à se préserver de l’introduction du virus sur son territoire grâce à des choix radicaux. L’ensemble des décisions prises en matière de stratégie sanitaire, de rapatriement des Calédoniens ou de conditions de quarantaine ont été décidées collégialement par le président et les membres du gouvernement, en étroite collaboration avec les présidents de province, du Congrès et du Sénat coutumier.

    *Chiffres Santé publique France au 12 juillet 2021.

     

    État d’urgence

     

    Une maladie infectieuse émergente, « la maladie à coronavirus 2019 », apparaît à Wuhan, en Chine, le 16 novembre 2019, avant de se propager dans le monde. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prononce l’état d’urgence de santé publique au niveau internationale le 30 janvier 2020.

    En Nouvelle-Calédonie, le contrôle sanitaire aux frontières est renforcé dès le 21 janvier, en fonction de la provenance des voyageurs. Grâce aux contrôles effectués par les agents de la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS), toutes les personnes présentant des symptômes suspects sont dirigées vers le Médipôle pour y réaliser un test de dépistage. Le débarquement des croisiéristes ayant été au contact de cas suspects est interdit.

    Parallèlement, un centre de quatorzaine est aménagé à Dumbéa, dans les locaux du CISE, centre international du sport et expertise, afin d’y accueillir les voyageurs ayant été au contact d’un cas suspect.

    Le 11 mars, devant la flambée des contaminations et la gravité des cas à travers le monde, l’OMS classe l’épidémie du Covid-19 en pandémie « en appelant les pays à prendre d’urgence ‎des mesures agressives ».

     

    Stopper le virus

     

    En Nouvelle-Calédonie, les voyageurs qui arrivent ont l’obligation de s’isoler à domicile durant quatorze jours. Les déplacements des Calédoniens vers l’étranger sont limités. Les navires de croisière sont interdits.

    Le 18 mars, deux personnes sont testées positives au Covid-19. Les premières mesures de confinement partiel de la population entrent rapidement en vigueur (fermeture des lieux d’enseignement et des garderies, interdiction des regroupements et des manifestations publiques, suspension de la majorité des transports collectifs). Parallèlement, les vols internationaux sont totalement suspendus. Une plateforme d’assistance téléphonique est activée pour orienter les Calédoniens en attente de rapatriement. L’activité économique se poursuit, mais toutes les entreprises doivent mettre en œuvre des plans de continuité de l’activité favorisant le télétravail. Un service de garde pour les enfants du personnel soignant ou indispensable à la vie économique est mis en place.

    Parallèlement, quatre centres de dépistage du Covid-19 ouvrent sur la Grande Terre (Médipôle, Koné, Poindimié et Koumac) pour tester les personnes orientées par leur médecin traitant. Dans les îles Loyauté, les centres médico-sociaux assurent les prélèvements qui sont envoyés au Médipôle pour analyse.

    Le 20 mars, un cas autochtone de Covid-19 est identifié chez une personne n’ayant pas voyagé depuis des mois. Un dispositif de confinement strict à domicile de la population, qui restera en vigueur jusqu’au 13 avril, est alors déclenché. Les déplacements sont interdits, sauf pour les personnes en possession d’une attestation. Tous les lieux d’enseignement ferment et mettent en place un plan de continuité pédagogique. Les manifestations publiques ainsi que les rassemblements familiaux et amicaux sont interdits.

    Au cœur de la crise, près de 550 000 masques issus des stocks du gouvernement ont été distribués aux professionnels de santé et personnels des maisons de retraite.

    Le 16 avril, la Nouvelle-Calédonie amorce le déconfinement de sa population. Les commerces, services et restaurants reprennent pleinement leur activité. Les déplacements sont de nouveau autorisés et les établissements d’enseignement ouvrent progressivement. Toutefois, les rassemblements sont limités à cinquante personnes, les établissements de loisirs restent fermés et les activités physiques et sportives utilisant des installations restent interdites.

    Le 29 avril, les mesures de confinement sont assouplies : les manifestations et activités, notamment éducatives, peuvent pleinement reprendre pour la rentrée scolaire du
    4 mai. Des mesures de distanciation sociale sont maintenues (identification des personnes sur une liste, port du masque). Les compétitions sportives et les grandes manifestations restent interdites, les discothèques sont fermées.

     

    Stratégie vaccinale

     

    Le 15 juin, toutes les activités reprennent normalement. Toutefois, les vols internationaux à destination de la Nouvelle-Calédonie restent limités (un par semaine en moyenne).

    Le 27 novembre, la Nouvelle-Calédonie confirme son souhait de bénéficier de la commande nationale de vaccins contre le Covid-19.

    Dès le 6 janvier 2021, la Nouvelle-Calédonie bénéficie d’une première livraison de 14 625 doses du vaccin Comirnaty © produit par Pfizer/BioNtech, considéré comme le plus performant ; livraison complétée début février par 2 235 nouvelles doses.

    Le 20 janvier 2021, la Nouvelle-Calédonie présente officiellement sa stratégie vaccinale. Elle est gratuite, non obligatoire, sécurisée et nécessite deux injections à 21 jours d’intervalle. Elle cible, dans un premier temps, les professionnels « en première ligne », c’est-à-dire en contact avec les personnes potentiellement infectées qui entrent sur le territoire : personnels des compagnies aériennes, de l’aéroport, du port autonome, des quatorzaines ou en contact avec les minéraliers ; les professionnels de santé susceptibles de prendre en charge les voyageurs durant leur quatorzaine ; les particuliers et professionnels qui doivent faire des allers-retours entre la Nouvelle-Calédonie et l’extérieur pour des motifs impérieux.

    Dans un second temps, elle s’ouvre graduellement aux personnes de 75 ans et plus ; aux résidents et personnels des maisons de retraite ; aux personnes dont l’état de santé les expose à une forme sévère de Covid-19 (cancer, diabète, hypertension, obésité, insuffisance rénale, asthme sévère, etc.) ; aux personnels soignants (kinésithérapeutes, orthophonistes, dentistes, pharmaciens, etc.) ; aux personnes de 65 ans et plus (depuis le 17 mars) ; aux personnels essentiels des entreprises prioritaires (secteurs de l’énergie, des transports, de l’importation et de la distribution agroalimentaire, de la gestion des déchets, du BTP, des banques et assurances…) ; puis aux personnels essentiels du secteur public.

    (À compter du 17 mai 2021, elle est ouverte à toute la population de plus de 16 ans, à l’exception des femmes enceintes et allaitantes.)

     

    Nouvelle vague

     

    Le samedi 6 mars 2021, un cas positif au Covid-19 a été détecté à Wallis-et-Futuna, sur une personne hors sas sanitaire. Une étude épidémiologique est lancée pour déterminer l’origine de la contamination. Les vols en provenance de Wallis sont suspendus et la bulle sanitaire entre les deux archipels prend fin. La direction des Affaires sanitaires et sociales enquête afin d’identifier d’éventuels cas contact parmi les personnes arrivées de Wallis-et-Futuna au cours des dernières semaines. Elles sont tenues de se signaler et de s’isoler. Neuf cas sont rapidement détectés : huit voyageurs en provenance de Wallis et un cas contact.

    Le 8 mars, un nouveau confinement strict de la population fixé est établi pour quinze jours. Le trafic interîles et les transports routiers sont suspendus, les établissements scolaires sont fermés. Les activités des entreprises qui ne reçoivent pas de public sont maintenues. Le port du masque est obligatoire hors du domicile.

    Le gouvernement entend accélérer la vaccination grâce à l’ouverture de nouveaux centres médico-sociaux provinciaux, de nouveaux centres CAFAT, des créneaux dédiés pour les entreprises et à la mise en place d’un dispositif de vaccination dédié pour les agents du gouvernement pour libérer des créneaux dans les centres de vaccination. Les personnels essentiels des entreprises des secteurs prioritaires sont éligibles à la vaccination : secteurs de l’énergie, des transports, de l’importation et de la distribution agroalimentaire, de la gestion des déchets, du BTP, des banques et assurances…

    Par mesure de précaution, le confinement est prolongé de deux semaines et s’achève finalement le 2 avril.

     

    Immunité collective

     

    Le 9 avril, Thierry Santa annonce le retour du pays au statut « Covid-free », tandis que le haut-commissaire confirme une aide exceptionnelle de la France et la livraison de cent mille doses de vaccin à la mi-mai. Le sas sanitaire est renforcé face au surgissement de variants plus contagieux. L’accent est définitivement mis sur la politique vaccinale qui doit permettre d’atteindre au plus vite une immunité collective.

    Le 27 avril, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a collégialement approuvé un nouveau protocole de septaine élaboré par la DASS. Il entre en vigueur le 14 mai. Les voyageurs ayant reçu les vaccins à ARN messager Pfizer-BioNTech ou Moderna pourront bénéficier, dès lors que la preuve de leur immunisation et de leur non-contagion sera faite, d’une quarantaine obligatoire à l’arrivée en Nouvelle-Calédonie de seulement sept jours.

    Le 17 mai 2021 débute la phase 3 de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Toutes les personnes âgées de 16 ans et plus, soit environ 95 000 personnes, peuvent désormais se faire vacciner. Le 8 juin, le gouvernement réuni en collégialité décide d’ouvrir la vaccination contre le Covid-19 aux jeunes de 12 à 15 ans. À compter de cette date, toutes les personnes de 12 ans et plus peuvent se faire vacciner

    Le 26 juin, le « vaccinodrome de Nouméa », une opération de vaccination contre le Covid-19, organisée par le gouvernement et la Ville de Nouméa, rencontre un gros succès avec plus de 1 000 personnes au rendez-vous.

    Depuis le 20 janvier 2021, la campagne de vaccination bat son plein grâce à la mise à disposition par l’État de doses de vaccin Pfizer-BioNTech. Près de 25 % de la population vaccinable a déjà reçu deux injections. Ainsi, sont d’ores et déjà vaccinés 54 % des 75 ans et plus, 88 % des personnes de 65 à 74 ans atteintes de pathologies ou encore un peu plus de 95 % des médecins généralistes.

    Après dix-huit mois d’une stratégie sanitaire plutôt efficiente, la Nouvelle-Calédonie n’est pas à l’abri du virus, mais elle dispose à la fois d’un temps d’avance sur l’épidémie et d’un vaccin sûr et efficace. C’est pourquoi la vaccination des plus fragiles reste, à ce stade et comme le prévoit la stratégie vaccinale de la Nouvelle-Calédonie, l’objectif principal du gouvernement. Pour les personnes âgées et celles souffrant de pathologies telles que le diabète, l’hypertension, l’obésité, l’insuffisance rénale, cardiaque ou respiratoire, la vaccination reste le meilleur moyen de se protéger d’une forme grave de Covid-19.

     

    Mise en place d’un certificat sanitaire

     

    Le 10 juin, le gouvernement autorise la création du Passesanté-NC. Ce nouveau système d’information doit permettre la délivrance d’un certificat sanitaire aux standards européens à toutes les personnes vaccinées en Nouvelle-Calédonie. Il est conforme au certificat sanitaire européen mis en œuvre le 1er juillet 2021 afin de faciliter la circulation au sein de l’Union européenne et limiter la propagation du virus dans les pays membres, ainsi qu’au Liechtenstein, en Suisse, en Islande, en Norvège, à Monaco et en Andorre. À l’instar de celui-ci, le Passeanté-NC s’accompagnera d’un QR Code et sera disponible sous format papier et numérique. Il permettra de justifier de son statut vaccinal, d’apporter la preuve d’un test de dépistage PCR négatif au Covid-19 (PCR ou antigénique) ou encore de son rétablissement du Covid-19.

    Les services de la Nouvelle-Calédonie ont travaillé en collaboration avec les services de l’État sur les conditions de délivrance d’un certificat aux normes européennes sur le territoire.

    Le traitement automatisé de données à caractère personnel et créé au sein de la direction des Affaires sanitaires et sociales en est la première étape. Il permet notamment de centraliser les données de vaccination contre le Covid-19 ainsi que les résultats des examens biologiques, dans le respect du règlement général sur la protection des données (RGPD).

    Les premiers rendez-vous pour la génération des QR-code pourront être pris dès le 20 juillet.

     

    Système d’alertes Covid-19

     

    Évoqué après la sortie du deuxième confinement en avril, un système d’alertes Covid-19 a été mis au point par le 16e gouvernement. S’il est adopté par le 17e gouvernement et l’État, ce dispositif permettra de rendre les consignes de confinement strict ou de distanciation sociale plus lisibles et plus prévisibles. Quatre niveaux d’alerte ont été définis en fonction du risque de propagation du virus au sein de la population calédonienne. Plus le taux de couverture vaccinale sera élevé, moins les mesures seront restrictives.

     

    En savoir plus

    2020

    2021

     

    Rapatrier et confiner

    Un énorme effort logistique

     

    En 2020, suite à l’interruption des vols internationaux réguliers à destination de la Nouvelle-Calédonie, hors vols de rapatriement et de fret, le gouvernement a mis en place une quatorzaine obligatoire dans des hôtels qu’il a réquisitionnés pour y accueillir tous les nouveaux arrivants. Ils doivent y respecter une période de confinement strict de quatorze jours, à l’issue de laquelle ils subissent un test de dépistage obligatoire.

    La mise en œuvre du plan de rapatriement des ressortissants calédoniens bloqués à l’étranger et en Métropole est assurée par une cellule regroupant des agents du gouvernement issus de différentes directions. Elle s’est installée au cœur de l’hôtel Le Méridien. Plus de mille agents sont mobilisés.

    Dès avril 2020, les premiers Calédoniens inscrits sur les listes de rapatriement arrivent en Nouvelle-Calédonie sur des vols opérés par la compagnie Aircalin. Des mesures sanitaires strictes y sont observées : port du masque obligatoire et test PCR négatif réclamé avant l’embarquement. Les arrivants sont tous dirigés vers un hôtel de quatorzaine.

    La direction des Affaires maritimes a participé activement au rapatriement d’une cinquantaine de résidents calédoniens bloqués à l’étranger sur des navires de plaisance. Elle a été à l’initiative, dans les premiers jours de la crise, de l’élaboration de directives conjointes avec les autres services de manière à garantir le respect des protocoles sanitaires du gouvernement pour les arrivées par mer. La DAM a également favorisé l’organisation des relèves d’équipage de 20 navires de commerce afin que l’approvisionnement en fret de la Nouvelle-Calédonie ne soit pas perturbé.

     

    Encadrement des confinés

    Au cœur de la crise, huit hôtels ont été réquisitionnés par le gouvernement. Pour encadrer les confinés, des équipes multipartenariales sont à l’œuvre sept jours sur sept : trente infirmières se relaient jour et nuit dans les différents sites, ainsi que dix médecins présents chaque jour, mais aussi les forces de l’ordre et des forces armées (FANC), les agents de sécurité, les agents volontaires de la Nouvelle-Calédonie et les bénévoles de diverses associations, sans oublier les directions du gouvernement et les personnels hôteliers. Le nombre d’hôtels réquisitionnés a ensuite progressivement diminué en fonction des périodes et des besoins d’accueil. 

    Entre fin avril et mi-juin 2020, une semaine supplémentaire de confinement strict à domicile a été instaurée à l’issue de la quatorzaine à l’hôtel, portant à 21 jours au total la durée de surveillance. Cette période a fait l’objet de contrôles réguliers de la part des autorités sanitaires et des forces de l’ordre.  

     

    Bien-être des confinés

    Une plateforme d’écoute a également été mise en place afin de détecter tout mal-être éventuel et d’orienter les personnes vers un soutien psychologique. En parallèle, afin d’améliorer les conditions de séjour des personnes, des programmes d’animations ont été mis en place : concerts dans les jardins, promenades…

     

    Aides financières exceptionnelles aux particuliers

     

    Le gouvernement a mis en place une aide financière exceptionnelle pour compenser une partie des frais d’hébergement et d’alimentation des résidents calédoniens dans l’incapacité de regagner la Nouvelle-Calédonie suite à la suspension des vols internationaux. Il a également créé une indemnité pour les rapatriés, afin de compenser la perte de salaire subie du fait du séjour de quatorzaine.

    La mise en place d’une allocation Covid-19 (délibération n° 26/CP du 11 avril 2020) offre, en outre, un régime plus favorable que l’indemnité classique de chômage partiel. Soutien essentiel au pouvoir d’achat des Calédoniens, cette mesure a permis de maintenir les salaires et la consommation (mais aussi les recettes fiscales). En 2020, entre 10 et 12 000 salariés ont bénéficié de l’allocation, pour un coût d’environ 1,2 milliard de francs.

     

    Dès le mois de mai 2020, les personnels militaires sont soumis, avec leurs familles, aux mêmes mesures de confinement que les civils, mais ils sont isolés dans leurs casernes dans le strict respect des protocoles fixés par la DASS, et sous le contrôle de la DIASS, direction interarmées des Services de santé.

    En juin 2020, la libre circulation entre la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna est rétablie, le virus ne circulant dans aucun des deux territoires.

    En juillet 2020, un protocole de court séjour extrêmement strict est instauré pour les professionnels indispensables à la vie économique du pays, sans condition de quatorzaine. Un protocole d’une extrême rigueur a par ailleurs été mis en place pour le personnel navigant commercial.

    Dès septembre 2020, les professionnels indispensables à la vie économique peuvent arriver en Nouvelle-Calédonie en bénéficiant d’un délai d’attente réduit, grâce à une système de quatorzaine payante mis en place à l’hôtel Beaurivage. Ce dispositif est étendu aux particuliers au mois de novembre, avec l’ajout de l’hôtel Gondwana comme nouvelle structure d’accueil.

    La suspension des vols internationaux, hors vols de rapatriement et de fret, au départ et à destination de la Nouvelle-Calédonie est toujours maintenue.

     

    Rapatriement des étudiants

     

    En juin 2020, près de 750 étudiants se sont enregistrés en vue d’être rapatriés en Nouvelle-Calédonie. Leur date de retour est soumise aux critères de priorité édictés par le gouvernement (urgences médicales, urgences financières, stages, fins de cursus). Cette opération a été réalisée en étroite collaboration avec la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris, qui a également identifié les étudiants qui pourraient être en détresse psychologique. La MNCP a assuré le versement d’aides alimentaires, l’accès à Internet ou la prise en charge de frais d’hôtel en attendant le départ. Un quota d’étudiants par vol a ensuite été instauré.

    Entre le 1er août 2020 et le 16 juillet 2021, quelque 1481 étudiants ont été rapatriés. Plus de 300 sont attendus pour le seul mois de juillet 2021.

     

     

     

    Mobiliser les agents du gouvernement

    Faire face aux contraintes sanitaires, logistiques et humaines

     

    Depuis le début de la crise sanitaire, les agents des différents services et directions de la Nouvelle-Calédonie œuvrent dans leurs domaines respectifs pour assurer une gestion exemplaire.

    Au cœur du dispositif, la direction des Affaires sanitaires et sociales (DASS) pose les règles sanitaires de chaque étape du parcours des rapatriés, de leur arrivée à La Tontouta et pendant toute la durée de leur quatorzaine à l’hôtel.

    La direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques est aux commandes au plan organisationnel. Elle assure la répartition des rôles, la remontée des informations ou encore les flux d’arrivée et de sortie des rapatriés dans les hôtels et participe à la gestion du fret avec la direction des Affaires économiques pour l’approvisionnement de la Nouvelle-Calédonie.

    La direction des Ressources humaines et de la fonction publique de la Nouvelle-Calédonie (DRHFPNC) a identifié une centaine d’agents volontaires de la collectivité qui s’attellent avec bienveillance pour améliorer la qualité de vie des rapatriés.

    La direction des Technologies et des services de l’information (DTSI) apporte son savoir-faire technique et informatique pour répondre aux besoins spécifiques à la crise et mettre en place des outils de gestion efficaces dans les directions mobilisées.

     

    Autorisation des vols internationaux

     

    Depuis les suspensions successives des vols de et vers la Nouvelle-Calédonie, la direction de l’Aviation civile instruit toutes les demandes de vols internationaux dérogatoires (750 demandes de mars 2020 à mai 2021), chaque vol nécessitant une autorisation expresse du président du gouvernement. De même, pendant chacun des confinements, la DAC a autorisé individuellement chaque vol de transport de passagers entre la Grande Terre et les îles.

    Par ailleurs, plusieurs actions ont été menées afin de garantir le maintien des activités aériennes des opérateurs dans le respect de la sécurité. Lorsque certaines exigences réglementaires ne pouvaient objectivement être remplies à cause des conséquences de la crise sanitaire des dérogations ont été étudiées au cas par cas selon un cadre défini au niveau national ou local lorsque les aspects impactés relevaient de l’exercice de la compétence de la Nouvelle-Calédonie. Ces dispositions concernaient notamment les membres d’équipage technique et de cabine, les contrôleurs aériens et agents AFIS, les pompiers assurant le service de sécurité et de lutte contre l’incendie sur les aérodromes et les agents de sûreté.

    Quatre compagnies aériennes de Nouvelle-Calédonie (Aircalin, Air Calédonie, Air Loyauté et Air Alizé) se sont vues délivrer des conditions d’exploitations dérogatoires par la DAC, en coordination avec la direction générale de l’aviation civile (DGAC, ministère de la Transition écologique), s’agissant de la gestion de certaines modalités de maintien de compétences, de contrôles périodiques et d’aptitude de leurs personnels navigants. Ceci a permis de garantir la continuité effective des moyens disponibles en Nouvelle-Calédonie pour assurer les vols devant être réalisés au titre de la crise sanitaire (rapatriement, cargo ou évacuation sanitaire).

    La difficulté d’accès aux simulateurs situés hors territoire a fait l’objet d’une analyse particulière et de l’octroi de dérogations étendues pour les pilotes des compagnies aériennes concernées. Grâce aux négociations menées par la Nouvelle-Calédonie auprès des autorités australiennes, la compagnie domestique Air Calédonie a pu, à partir de fin octobre et jusqu’à fin novembre 2020, transporter ses pilotes dans un centre de formation disposant d’un simulateur à Brisbane, dans le strict respect des règles sanitaires en vigueur sur les deux territoires.

    En 2021, quelques cas dérogatoires ont été étudiés et traités concernant la situation particulière de pilotes n’ayant pu réunir toutes les conditions de maintien de leur qualification du fait des difficultés de déplacement.

     

    Surveillance des approches maritimes

     

    En application des mesures, la DAM a participé activement au rapatriement d’une cinquantaine de résidents calédoniens bloqués à l’étranger sur des navires de plaisance et s’est attachée à garantir le respect des protocoles sanitaires du gouvernement pour les arrivées par mer. La DAM a délivré des dérogations nécessaires au maintien de l’économie maritime et notamment au maintien du transport des passagers interîles dans le respect des protocoles.

    Elle a également favorisé l’organisation des relèves d’équipage de 30 navires de commerce afin que l’approvisionnement en fret de la Nouvelle-Calédonie ne soit pas perturbé.

     

    Le service de la coopération régionale et des relations extérieures (SCRRE) assure le lien avec les personnes en attente de rapatriement et gère les listes de rapatriés.

     

    En charge de la logistique, la direction des Achats, du patrimoine et des moyens (DAPM) pilote les réquisitions des hôtels et coordonne les nombreux prestataires pour la fourniture des repas et le nettoyage rigoureux des chambres.

    En savoir plus

       

      Besoins réglementaires

       

      La direction des Affaires juridiques est également très fortement mobilisée pour répondre aux besoins réglementaires dans de nombreux domaines. Sur www.juridoc.gouv.nc, la rubrique État d’urgence sanitaire-Covid-19 est dédiée aux diverses mesures réglementaires adoptées par l’État et par la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire (restrictions et interdictions, missions de service public essentielles, mesures d’accompagnement, aménagements procéduraux, mesures liées aux vaccinations, règles sanitaires, reprise des activités économiques et sociales, réglementation des prix de certains produits…).

      Cette rubrique est accessible via l’onglet Textes législatifs et réglementaires — versions consolidées, puis Organisation institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie.

       

      Supports de communication

       

      Le pôle communication du Secrétariat général assure, depuis le début de la crise, la diffusion des communiqués et infos presse, le relais des points sanitaires et vaccinaux, la gestion d’un espace dédié sur le site Internet www.gouv.nc/coronavirus (une moyenne de 20 000 connexions par jour), qui diffuse des articles, des outils (affiches, films, etc.) disponibles en téléchargement, répond aux internautes, diffuse des publications relais sur les réseaux sociaux dont le point sanitaire quotidien. Un grand nombre d’outils spécifiques ont été conçus avec la DASS ou les autres services concernés : affiches, consignes sanitaires, dépliants, visuels et bannières pour les réseaux sociaux, formulaire de consentement, carnet de vaccination, guide des soignants et documents divers.

       

      L’appel à projets Artistes du Pays #Notregeste

       

      Le DCCFC a commandé auprès des artistes locaux une campagne de communication artistique comportant un clip vidéo sur une chanson créée pour l’occasion par la chanteuse Tyssia ainsi que des messages web de deux minutes afin de faire passer des messages de prévention contre la maladie. Commande a aussi été faite auprès de l’Académie des langues kanak pour la traduction dans 8 langues kanak, en wallisien et en futunien des affiches relatives aux gestes barrière.

       

      Une offre culturelle pour les confinés

       

      La DCCFC a travaillé avec la DRHFPNC afin de proposer aux personnes confinées dans les hôtels une offre culturelle éclectique : des dépôts de livres dans les centres de confinement (environ 700 livres fournis par la bibliothèque Bernheim et la Maison du livre) ; une offre d’abonnement gratuit à « Press Reader » (proposée par la bibliothèque Bernheim) et une offre d’accès gratuit à l’application numérique de musicothérapie « Music Care » (proposée par le projet culturel du Médipôle de Koutio).

      Enfin, durant cette période, la DCCFC a maintenu un lien avec les associations et les établissements publics et a constitué un réseau de relayeurs d’informations relatives au Covid-19 au sein des communes en s’appuyant sur le réseau culturel.

       

      Maintenir le service public

      Après définition des missions essentielles en période de gestion de crise et des ressources humaines nécessaires à leur accomplissement, une évaluation des moyens, notamment informatiques, a ensuite été réalisée de la direction des ressources humaines et de la fonction publique (DRHFPNC). L’organisation des moyens de protection nécessaires à l’exercice des fonctions a nécessité nombre d’analyses juridiques telles que l’exercice du droit de retrait, la réquisition nécessaire à la dérogation du principe de confinement, etc. La liste des agents réquisitionnés en période de confinement a été fixée et les autorisations de circuler pour des raisons professionnelles ont été établies.

      Les organisations syndicales, les employeurs publics et les agents ont été informés des précautions à prendre et des mesures mises en place semaine après semaine : télétravail, travail en poste « habituel », situation administrative des absences des agents confinés…

      À l’issue du confinement, la reprise progressive de l’activité a été organisée selon des mesures adaptées.

      Forte de cette expérience, lors du confinement de 2021, la DRHFPNC a renforcé son soutien aux directions par un accompagnement à la définition plan de continuité administrative.

       

      Des agents volontaires

       

      La DRHFPNC a été missionnée pour « recruter » des agents volontaires pour renforcer les équipes directement en charge de la gestion de la crise sur les différentes cellules.

      Les centres de confinement ont été créés pour assurer la protection de la population et des rapatriés. Il est rapidement apparu des risques RH sur le long terme dans la gestion de ces centres, dotés de personnels volontaires issus des effectifs de la collectivité, d’autres services publics ou de bénévoles.

      La DRHFPNC a donc intégré le PCO avec la double mission d’organiser la gestion des ressources humaines des dispositifs mis en place et de veiller à la vie des confinés, notamment par la mise en œuvre d’activités et d’animations.

       

      Des outils de gestion de crise

       

      La DRHFPNC a mis en place les outils nécessaires à l’élaboration des plans de continuité de l’activité des directions et services de la collectivité permettant d’anticiper la gestion de la crise sanitaire 2021. Des outils ont été mis à disposition des directions et services et des employeurs publics sur les thématiques liées à la gestion de la crise sous forme de fiches thématiques. Aussi, la mise en œuvre des PCA a permis à la DRHFPNC de développer un outil de suivi performant des effectifs au sein des directions pendant la crise sanitaire.

      Aussi, en 2020 et 2021, la DRHFPNC s’est chargée de l’équipement en masques en tissu à l’ensemble des agents réquisitionnés pendant la crise et par la suite à l’ensemble des agents de la collectivité. Près de 20 000 masques ont ainsi été distribués en 2020 et 10 500 en 2021. La constitution d’un stock stratégique pour la collectivité a été réalisée.

      Par ailleurs, en 2021, la DRHFPNC a eu en charge la gestion RH des plateformes de prise de rendez-vous à la vaccination, le centre de vaccination réservé aux agents publics.

       

       

       

       

       

      Être au plus proche des Calédoniens

       

       

      Faciliter la vie quotidienne en temps de crise

      Informer la population à chaque instant

      Dès l’annonce de la fermeture des frontières et du confinement de la population en mars 2020, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a activé tous les canaux de communication disponibles afin de répondre aux interrogations des Calédoniens.

      Le porte-parole du gouvernement s’est exprimé quotidiennement sur la situation aux côtés des différents membres concernés, à l’occasion d’une allocution retransmise en direct sur Facebook et par tous les médias locaux sur leurs propres canaux.

      La DASS a activé un numéro vert, le 05 02 02, pour informer et orienter les Calédoniens dans leurs démarches en fonction des symptômes de la maladie.

      Un espace recensant toutes les thématiques concernées par la crise du Covid-19 (économie, rapatriement, enseignement, etc.) a également été créé sur le site internet du gouvernement.

      La page Facebook enfin, relaye, depuis le début de la crise, toutes les informations majeures, dont les résultats des tests de dépistage effectués quotidiennement.

      Assurer la continuité pédagogique

      La direction de l’Enseignement (DENC) et le vice-rectorat ont été fortement mobilisés au titre de la continuité pédagogique, afin d’organiser le maintien du lien éducatif avec les familles, à l’occasion des deux périodes confinement.

      La continuité pédagogique a pu se mettre en place dès la fermeture des établissements scolaires le 19 mars 2020, avec le concours de toute la communauté éducative.

      Outre les notes et circulaires permettant d’organiser concrètement les choses, un important travail de production d’outils a été mis en œuvre par les personnels de la DENC à destination des écoles avec également la création d’une page Facebook dédiée. Les modes de diffusion numérique ont été très rapidement mobilisés pour mettre à dispositions les ressources, activités et devoirs. Pour les familles n’ayant pas accès à Internet, des distributions de documents papier ont été organisées par les établissements, avec l’aide des communes.

      L’OPT-NC a également permis une consultation en illimité du site Web du vice-rectorat et des établissements scolaires à toutes les personnes disposant d’Internet mobile sans décompte de leur forfait data. L’OPT a en outre proposé des créations gratuites d’accès Internet mobile destinés aux élèves les plus défavorisés en année d’examen.

      En parallèle, des ressources pédagogiques et ludiques ont également été mises à disposition par les chaînes de télévision, notamment sur France 4, Nouvelle-Calédonie la 1re et Caledonia.

      Un service minimum d’accueil des enfants dont les parents occupent des fonctions indispensables à la gestion de la crise sanitaire — soignants, forces de l’ordre, etc. — a été organisé par le gouvernement en coordination avec les communes et les provinces Nord et Sud. Cinq établissements du secondaire ont notamment fonctionné avec un nombre très réduit d’élèves, dans le respect des gestes barrière et des recommandations des autorités sanitaires.

      Dans un deuxième temps, une cartographie permettant de mesurer les réalités de la mise en œuvre de la continuité école par école a été faite. Elle permettra à l’avenir de mieux adapter les réponses à apporter en cas de nouvelles ruptures de la scolarité au-delà même de la pandémie liée à la COVID 19.

       

         

         

         

        Rester solidaire

        Soutenir le pouvoir d’achat des familles

        Parmis les nombreuses mesures prises pour soutenir le pouvoir d’achat des Calédoniens pendant la crise sanitaire, le gouvernement a notamment réglementé les prix des masques, gants et gels hydroalcooliques et les a exonérés de taxe générale sur la consommation (TGC).

        Une majoration exceptionnelle des prestations familiales financée par la Cafat a également été versée aux travailleurs salariés qui n’ont pu travailler pour garder leurs enfants de moins de 16 ans durant la période de fermeture des crèches et établissements scolaires, et ont subi de ce fait une perte de salaire.

        Le gouvernement a ajouté aux conditions de remboursement d’un prêt à taux zéro (PTZ) des dispositions permettant aux bénéficiaires d’un PTZ remboursable sur 25 ans, et justifiant de difficultés financières en lien avec la crise sanitaire actuelle, de bénéficier d’un allongement de six mois maximum de la durée de remboursement de leur prêt.

         

          Lutte contre les violences et solidarité

          Pendant la période de confinement strict à domicile, le gouvernement a créé des dispositifs permettant aux victimes de violences intrafamiliales de se signaler en urgence :

          • dans les pharmacies, depuis lesquelles les victimes ont pu donner directement l’alerte grâce à la création d’un dispositif créé en partenariat avec l’Ordre des pharmaciens, la gendarmerie et la direction territoriale de la police nationale ;
          • grâce à un répertoire des numéros d’urgence publié par le gouvernement sur les réseaux sociaux et mis à disposition par les pharmacies et les commerces volontaires ;
          • par SMS auprès du numéro de signalement d’urgence (500 067) délégué à l’association SOS ÉCOUTE par le gouvernement, en partenariat avec l’Office des postes et des télécommunications (OPT-NC).

           

          Une banque alimentaire pour les plus démunis

           

          Le gouvernement, la province Sud et l’Office des postes et des télécommunications ont accéléré la création d’une plateforme logistique gérée par la Banque alimentaire de Nouvelle-Calédonie. Son rôle : collecter les invendus alimentaires des grandes et moyennes surfaces, dont la date d’utilisation optimale arrive à échéance, pour les redistribuer aux plus nécessiteux. 

           

          Aide aux sans domicile fixe et aux familles en détresse

           

          Le gouvernement a également orchestré le recensement des lieux d’accueil d’urgence pour les femmes et familles en détresse dans des foyers ou des familles d’accueil. Un centre d’hébergement supplémentaire a été ouvert pour les SDF durant les périodes de confinement. Une distribution quotidienne d’environ cent repas a été assurée dans différents quartiers de Nouméa. La Croix-Rouge et le gouvernement ont également appelé à la mobilisation générale de bénévoles pour venir en aide de l’association.

           

          Soutien aux personnes isolées et vulnérables

           

          La Croix-Rouge a mis en place un dispositif d’écoute et de soutien psychologique pour les personnes vulnérables, confinées et en situation d’isolement social, et leur a offert la possibilité de se faire livrer des produits alimentaires à domicile par des volontaires de la Croix-Rouge française.

          À saluer, l’action des « Chefs solidaires » organisée dans la cantine du lycée du Grand Nouméa, mise à disposition par le gouvernement pour la préparation des repas. Cette opération de solidarité, menée par l’association Pacific Food Lab en lien avec la Banque alimentaire de Nouvelle-Calédonie a consisté à distribuer des repas à des associations caritatives et à des personnes impactées par le confinement.

          Un service de prise en charge à domicile a été mis en place pour les personnes handicapées accueillaient dans des structures de jour et qui ont fermé.

          Des créneaux d’ouverture réservés aux personnes vulnérables ont été mis en place dans les hyper et supermarchés volontaires (créneaux réservés aux personnes âgées, handicapées, femmes enceintes, personnel sanitaire, forces de l’ordre, etc.).

           

             

             

             

             

             

            Soutenir la vie économique

             

             

            Au chevet des entreprises

            Un impact difficile à évaluer

            Quand la crise survient, l’économie calédonienne est dans une situation de croissance modeste depuis 2019, bénéficiant cependant de signaux favorables comme la baisse du nombre de demandeurs d’emplois notamment.

            Dans ce contexte mitigé, l’impact de la crise est difficile à mesurer, et sans doute minoré par le rôle d’amortisseur du secteur public, le poids encore modeste du secteur touristique dans son économie, le développement de son tissu industriel, une production locale pour certains produits maraîchers, et une activité minière et métallurgique plutôt épargnée par les conséquences directes de la crise sanitaire.

            Le CEROM estime cependant à 34,1 milliards de francs CFP les pertes pour l’économie calédonienne durant les 4 semaines de confinement de 2020, soit l’équivalent de 3,5 % de PIB.

            Sur toute l’année 2020, et selon la même source, les pertes de l’économie calédonienne se situeraient dans une fourchette allant de 52,8 à 62,5 milliards de francs CFP, soit 5 à 6 % du PIB.

            Dès avril 2020, l’État, le gouvernement et les provinces déploient un plan de sauvegarde de l’économie calédonienne qui vient conforter le dispositif national dont la Nouvelle-Calédonie bénéficie déjà.

             

            Les mesures prises par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ont porté tant sur le maintien des emplois et compétences, du pouvoir d’achat que sur la trésorerie des entreprises.

             

              Chômage partiel

              L’une des mesures phare repose sur le renforcement du dispositif du chômage partiel avec la création d’une « allocation spécifique Covid-19 » (délibération n° 26/CP du 11 avril 2020), destinée à maintenir l’emploi. Elle concerne les entreprises fermées par les autorités durant la crise sanitaire et celles qui ont vu leur chiffre d’affaires plonger. Cette mesure a permis de maintenir les revenus des bénéficiaires, avec une allocation équivalente à 70 % du salaire brut dans la limite de 4,5 SMG. De manière habituelle, le taux d’allocation du dispositif de chômage partiel est fixé à 66 % SMG.

              Quelque 1 500 entreprises et 104 employeurs de personnel de maison ont déposé un état de remboursement concernant 10 663 salariés au mois d’avril. Au mois de mai, 5,9 % de l’emploi salarié était indemnisé (3 823 personnes) au titre du chômage partiel. De mars à mai, le total des prestations s’est établi à 1,5 milliard de francs CFP.

              Cette allocation a permis d’éviter une chute globale du pouvoir d’achat des ménages, de limiter une contraction de la demande qui aurait eu des effets importants sur les entreprises calédoniennes (baisse de chiffre d’affaires, licenciements…).

               

              D’autres aides sont mises en place : indemnités de compensation de perte de revenu ; indemnités de maintien à domicile pour les personnes à risque et pour garde d’enfant à domicile ; indemnités pour les personnes bloquées à l’extérieur du territoire.

               

              Du côté des entreprises, d’autres mesures sont proposées par le gouvernement comme le report des échéances de cotisations sociales dues au titre des premier et deuxième trimestres pour les entreprises et travailleurs indépendants.

              Ces deux dispositifs sont d’ailleurs prolongés pour les secteurs durablement impactés par la crise sanitaire (hôtellerie, agences de voyages, transport de passagers).

               

              Le report de cotisations et de charges

              Les entreprises en difficulté ont également pu solliciter un report de leurs échéances fiscales sans pénalité, tout comme les travailleurs indépendants ont pu différer le paiement de leur impôt sur le revenu.

              Ces reports de charges ont permis de préserver la trésorerie des entreprises qui ont subi une baisse d’activité importante, notamment d’avril à mai.

              Environ 800 entreprises ont déposé une demande de report pour les cotisations du premier trimestre, moins de 100 entreprises ont déposé une demande pour le deuxième trimestre. Au total, ce report représente une somme de 1,7 milliard de francs CFP.

              Durant la crise, le gouvernement, en partenariat avec l’OPT-NC, a activé un numéro vert dédié aux questions économiques que se posent les entreprises (aides financières, chômage partiel, trésorerie), dont l’animation a été confiée aux chambres consulaires (05 03 03). Celles-ci ont traité 3 500 demandes en 2020 et 1300 en 2021, avec près de 2 000 visiteurs uniques sur la page Web dédiée qui propose un questionnaire en ligne et un conseiller digital.

              La réquisition de certains hôtels pour l’organisation de la quatorzaine et de la compagnie aérienne locale constitue en outre une aide indirecte pour ces établissements privés de touristes.

               

              Un prêt de 28,6 milliards de francs CFP accordé par l’AFD a notamment permis de financer le dispositif de chômage partiel, de compenser les besoins de trésorerie de la CAFAT et des collectivités publiques calédoniennes liés aux reports et pertes de cotisations sociales et fiscales, ainsi que les dépenses induites par la gestion de la crise (réquisitions des hôtels pour la quatorzaine et de la compagnie aérienne internationale).

               

                Nouvelle vague d’aides en 2021

                En mai 2021, dans le but de soutenir les secteurs de l’économie calédonienne impactés par les nouvelles restrictions sanitaires et d’alléger leurs charges, des mesures exceptionnelles ont été adoptées.

                Une exonération de cotisations patronales concerne notamment cent vingt entreprises, relevant principalement du secteur du tourisme. Cette exonération est applicable aux trois derniers trimestres de l’année 2021 et s’inscrit dans un dispositif de soutien à l’emploi.

                 

                Pour les 4981 travailleurs indépendants, une réduction de cotisations au régime d’assurance maladie (Ruamm), d’environ 40 000 francs, sera applicable aux deux derniers trimestres de l’année 2021.

                Enfin, le prolongement de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat pouvant s’élever à cent mille francs maximum et exonérée de cotisations sociales et d’impôts sur le revenu a aussi été retenu. Les employeurs peuvent attribuer cette prime facultative à leurs salariés présents dans l’entreprise entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021. Elle devra être versée avant le 30 septembre 2022 sans qu’elle se substitue à aucun élément de rémunération. Déjà appliquée l’an passé, cette mesure avait été très utilisée pour les personnes qui étaient exposées pendant le premier confinement, comme les employés de caisse par exemple.

                 

                  Régulation du fret aérien

                  Le gouvernement a créé une cellule dédiée au fret maritime et aérien pour fluidifier l’acheminement des marchandises vers et depuis la Nouvelle-Calédonie en faveur des acteurs économiques et de la population calédonienne. Cette cellule est principalement composée d’agents de la direction des Affaires économiques DAE qui sont chargés de régler, au quotidien, les problématiques de fret selon les priorités posées par le gouvernement.

                  En savoir plus

                   

                    Innovation et adaptabilité

                    Grâce à l’appel à projets Tech Innov, lancé par le gouvernement, en partenariat avec l’Adecal Technopole, l’Office des postes et télécommunications (OPT-NC) et la Banque Calédonienne d’Investissement (BCI), 44 lauréats ont été sélectionnés pour la nature innovante de leur projet. Les produits et services conçus avaient pour objectif de faciliter le quotidien des Calédoniens dans un contexte de confinement : apprentissage en ligne, divertissement, e-commerce, forme et bien-être, santé et prévention, télétravail…

                     

                    La structuration d’une filière de fabrication locale de masques en tissu, normés et certifiés, a également été accompagnée par le gouvernement, aux côtés de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) et la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie (FINC). Plusieurs dizaines de milliers de masques ont ainsi pu être produits et distribués.

                     

                      Le soutien aux arts et à la culture

                      Constitution du Groupe Interinstitutionnel de la Culture

                       

                      En Nouvelle-Calédonie les stratégies de confinement liées au Covid ont marqué un coup d’arrêt pour l’ensemble des activités culturelles. À cela s’est ajoutée l’annulation de concerts programmés avec des artistes internationaux et qui n’ont pas pu être reprogrammés depuis lors.

                      En réponse aux inquiétudes des artistes et professionnels de la culture, le secteur de la culture, de l’identité et de la citoyenneté a initié des rencontres interinstitutionnelles au sein d’un groupe de travail réunissant le gouvernement, les provinces, les communes et l’État. Les objectifs étaient de réfléchir collectivement aux mesures de soutien aux arts et à la culture dans le contexte de la crise : établir un diagnostic du secteur culturel, fixer des indicateurs communs afin d’apporter un soutien efficient au secteur culturel et donner de la cohérence à aux actions des collectivités. Il s’agissait en outre de définir des moyens ou des dispositifs permettant de pérenniser les financements des missions de services publics culturels et de rationaliser les dépenses publiques.

                       

                      Soutien aux entreprises culturelles

                       

                      Sur le plan économique, les artistes, techniciens et professionnels de la culture ont été informés des démarches qu’il leur était possible d’entamer en vue de bénéficier du chômage partiel dans le cadre du « Plan de sauvegarde de l’économie calédonienne ».

                      Par ailleurs, les entreprises culturelles ont pu bénéficier des mesures d’aides économiques octroyées par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre de « l’allocation de soutien Covid-19 » (juillet 2020).